« White Bird in a Golden Cage »

Mention : Divertissant

Une fois n'est pas coutume, la traduction du titre pour la diffusion française a du sens. Plus qu'un focus, le film est une simple diversion. C'est un tour de passe-passe plein d'esbroufe, pas déplaisant mais sans grand intérêt.
Le scénario est d'une vacuité totale. Il y a un manque cruel d'originalité et de progression dans l'intrigue. Aucun enjeu ne ressort de cette histoire, si ce n'est une pseudo-romance, et encore moins de fond ou de propos.

Une longue scène suspend un peu tout ça. Placée à peu près à la moitié du film, on s'attend à ce qu'elle soit charnière. Sans trop en dire, il n'en est rien. C'est une surenchère de tension qui fait monter un certain suspens. A partir de là on croit voir le personnage de Will Smith se révéler, mais le film ne plonge malheureusement pas dans ces failles qui pouvaient ouvrir un propos valable. Néanmoins, cette longue scène reste très bien construite.

Les rôles dans Diversion restent tous superficiels. Pour en revenir à Nicky (Will Smith) il est même carrément ambigu. Ses activités criminelles ne sont jamais remises en question, voir toujours montrées comme un art de vivre, et il est porté en figure de bonté. C'est le portrait d'un anti-héros (trop) plein de complaisance et tari de discernement. Il y avait pourtant une piste à approfondir avec l'idée d'un personnage au bon fond, enfermé dans ces vices; un oiseau blanc dans une cage dorée. C'était doublement exploitable avec le personnage de Margot Robbie. Elle semble aussi embarquée dans un jeu qui la dépasse, et entrainée par un vide à combler. De ce point de vu encore ce n'est qu'approximatif. Jesse Barrett reste très vague dans le texte; dans l'interprétation, Margot Robbie est évidemment extrêmement séduisante, malgré une place très floue qui lui est faite, sa présence est assez remarquable.

Bien qu'il soit creux, le film n'est jamais vraiment ennuyeux. Le mérite en reviens à la mise en scène très efficace. Bonne utilisation de la musique et précision du cadre. En trompe l’œil, l'image reflète la prestidigitation du récit.

Diversion est un passe-temps efficient mais très illusoire.

Note : 8 / 20