On a la conclusion qu'on mérite.

Divines est un film qui, à mes yeux, démarre très mal : une jeune sauvageonne de banlieue, Dounia, humilie son professeur, en lui disant qu'elle va devenir riche, tout en se tirant de l'école, et claquant la porte avec pertes et fracas. Avec sa meilleure copine, Maimouna, elles font les 400 coups jusqu'à ce qu'elles rencontrent une dealeuse et vont travailler pour elles, et ainsi gagner de l'argent facilement, pensent-elles...


Au départ, je me suis même demandé si le film allait être sous-titré, car ça ne parle qu'en langage SMS, du fait qu'on ne comprend strictement rien quand ça gueulait. Pour un peu, je me croyais dans L'esquive, film que je déteste. Mais non, car un miracle vient, dès la rencontre avec Rebecca, la dealeuse, ça devient intelligible, avec même des dialogues percutants (comme le fameux t'as du clito, toi !), pour même flirter parfois avec le film de genre.


Toute l'histoire est celle de Dounia qui apprendre à se connaitre, à revendre de la drogue, et qui par la même occasion va découvrir l'amour via un jeune danseur qu'elle mate du haut du théatre où il danse.
Il faut dire que Divines est dans l'air de 2016, rien que par l'utilisation constante des portables, en particulier Snapchat, une application où les gens se filment et le diffusent en ligne. Problème, j'ai un Windows Phone et on ne connait pas ce système, c'est trop récent pour nous.


Blague à part, c'est une bonne surprise, surtout grâce aux actrices (il faut dire qu'ici, les hommes ont part mince de l'histoire), étonnantes de naturel, et quelques séquences qui valent le coup d’œil, comme celles où le type danse seul dans le théatre ou la boite de nuit. Mais ça n'est pas aussi fort que la Caméra d'or cannoise le laissait supposer : la faute tout d'abord au fameux dictionnaire des synonymes, qu'on retrouve sans arrêt à l'écran. Quand ce n'est pas Dounia qui touche un grillage pour montrer que dans sa vie, elle est enfermée, c'est la scène qu'on voit sur l'affiche, ou la pluie d'argent... faut dire que c'est souvent appuyé, et que la fin se voit très largement venir dans le sens où quand on fait des conneries, c'est non seulement soi-même qui paie, mais aussi les autres.


La construction est également bizarre, dans le sens où on ne sait pas où on se trouve (la banlieue montrée et le lieu où habite la jeune fille sont filmés comme une décharge publique), on ne connait rien du père (beau-père ?) de Dounia, danseur travesti, ni ce que la jeune femme reproche vraiment à sa mère. On est vraiment concentrés que sur trous personnages, et encore ; Dounia, Maimouna et Rebecca.


Dommage, car la réalisatrice a quelque chose, mais après Bande de filles, La graine et le mulet, ou bien encore L'esquive, on ne tourne pas un peu en rond sur le sujet de la misère dans les banlieues ?

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 18 nov. 2016

Critique lue 653 fois

4 j'aime

3 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 653 fois

4
3

D'autres avis sur Divines

Divines
Contrechamp
5

Banlieue-land

Le cinéma français contemporain, d’Audiard (Dheepan) à Sciamma (Bandes de Filles), tente de construire un regard sur la banlieue. Il cherche à s’accaparer cet univers qui, pour beaucoup, à commencer...

le 30 août 2016

72 j'aime

7

Divines
Mil-Feux
7

"T'as du clitoris, j'aime bien !"

La réussite. Dur d'y croire lorsqu'on vient d'une banlieue où le quotidien se résume au trafic, à la violence et à la religion. Pourtant, rien ne peut empêcher les rêves et les ambitions de naître...

le 2 sept. 2016

51 j'aime

5

Divines
Thomas_Deseur
8

Le bal des actrices

Oulaya Amamra. Il sera difficile de parler de ce film sans mettre le nom d'Oulaya Amamra à chacune des lignes de cette prose tant la performance de l'héroïne de "Divines" est à couper le souffle. Une...

le 25 août 2016

47 j'aime

2

Du même critique

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

42 j'aime

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9