Plus qu'un biopic, ce film est le récit d'un épisode particulier de la vie de Django Reinhardt, sa fuite vers la Suisse, en 1943. Alors que les Tsiganes étaient persécutés (puis déportés) il continuait de se produire avec succès à Paris. Jusqu'à ce que la propagande allemande lui propose une série de concerts en Allemagne même. Le "risque" qu'il n'en revienne pas, et une prise de conscience de la situation des Tsiganes dans la France occupée (et ailleurs) le décideront à choisir la fuite vers la Suisse.
Belle réalisation, même si on pourra noter quelques défauts scénaristiques, notamment une fin assez précipitée après un récit qui prend son temps (beaucoup de temps consacré à la période d'attente à Thonon, avant la fuite proprement dite), et un passage sans transition de cette fuite à un concert donné en mai 1945.
Et au delà du récit biographique, le film est l'occasion d'évoquer un sujet peu traité au cinéma : le sort des Tsiganes pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il est aussi un des rares films (avec Monsieur Klein de Losey) à contenir une scène d'examen anthropométrique, mise en application des théories raciales nazies.
On notera par ailleurs un vrai souci d'authenticité. Kateb mis à part, les interprètes des personnages de Manouches (ou autres Tsiganes) sont interprétés par des Tsiganes, utilisant parfois leur propre langue , dont des musiciens manouches qui interprètent une grande partie de la bande son du film.