Tout fan de QT attendait le jour où ce dernier réaliserait enfin un western. Après tout, à force de piller avec enthousiasme les compositions de Morricone et de paraphraser des plans de Leone dans ses productions, on ne pouvait que légitimement s'attendre à se qu'il officialise enfin son grand amour pour le genre. C'est donc fait, et de quelle belle manière, avec Django Unchained.
C'est 100% Western ; 100% Tarantino. Si vous avez bien fait l'addition, ça fait 200%, (Deux cent pour cent), donc ça déborde un peu de tous les côtés, c'est un peu difforme dans son ensemble, c'est un peu long aussi. A la place d'un scénario, Tarantino a lu le résumé d'une légende allemande de deux lignes et s'est dit que ça lui suffirait, il n'y a qu'à délocaliser l'action en 1865 avec un chasseur de primes nègre en tête d'affiche.
Mais, et c'est là le talent du bonhomme, à part un scénario absent, tout le reste est génial. Des dialogues aux petits oignons caramélisés qui n'ont pas à rougir de ceux proposés dans Inglorious Basterd, des plans de grands espaces superbes, une BO qui déchire ta grand mère, des pétoires qui tirent des boulets de canon faisant jaillir des gerbes de sang plus généreuses même que celles de*Kill Bill*... Un Christoph Waltz toujours au sommet de son talent, un Jamie Foxx efficace, un Samuel L. Jackson hilarant, un Leonardo Dicaprio époustouflant...
Django Unchained au final, c'est peut être le film de Tarantino le plus artistiquement ambitieux. Peut être qu'il s'assagit, essaye de prétendre à une subtilité dont il se contrefichait jusqu'ici. Si tout n'est pas parfait loin de là, un certaine sobriété se dégage... Quoiqu'il en soit le fan de QT en aura pour son argent, et c'est finalement l'essentiel.