Comment rater un film.

Avec ce film, il y avait le potentiel d'en faire quelque chose de grandiose. D'autant que le (regretté) Robin Williams y déploie tout son talent et que faire un film sur une nouvelle méthode de médecine est quelque chose de pas mal du tout.

Mais ce film est raté. Il n'est pas forcément mauvais, juste raté.

Pourtant, les qualités sont là: Robin Williams est irréprochable (comme à son habitude... enfin, quand il était encore en vie), les autres acteurs se débrouillent bien, le début dans l'asile de fous est très bon et tendu, il y a une belle photographie et on a une véritable ambition.

Mais c'est dans cette ambition que réside l'échec de ce film. En effet, il veut jouer sur deux tableaux: le film pour enfants et le drame pour adultes. Il y a en effet une volonté de faire rire l'enfant (que ce soit l'enfant réel, ou celui qui sommeille en l'adulte) avec des scènes comme celle des ballons de baudruches ou celle de la fin et des personnages comme ceux de la vielle patiente ou des petits-n'enfants-tout-mignons-qui-rigolent.

Cependant, dans le même temps, on a des thématiques très adultes, des propos très choquants et des situations face auxquelles même Frank Miller n'en conclurait pas que ce film est bon pour ses enfants.

Bref, ce film tente de jouer sur les deux tableaux. Et c'est justement ce qu'il ne faut pas faire. D'un coté, le caractère enfantin de l'oeuvre ennuie les adultes; de l'autre, les scènes et les thématiques dures peuvent effrayer les enfants. Du coup, il ne plaira pas à beaucoup.

Ajoutons à cela un manichéisme primaire (le gentil progressiste face au très méchant système conservateur), un côté tire-larmes surligné au marqueur rouge, trois fois de suite (tellement qu'on ne pleure que de consternation) et des dialogues et situations sans intérêt... et il est facile de comprendre que ce film est assez médiocre.

A voir seulement pour rendre hommage à Robin Williams, qui malgré un personnage détestable, accomplit l'exploit, par sa performance, de le rendre sympathique. Cela peut à la rigueur justifier deux heures d'ennui ou de désolation devant tant d'occasions ratées.

PS: l'argument du Nostalgia Critic concernant le non-respect de l'histoire réelle ne semble pas suffisant; il n'est pas interdit de prendre ce film comme une simple fiction... du moins on le ferait si ce film n'était pas aussi médiocre.