C'est un euphémisme d'écrire que ce "Docteur T les femmes" n'arrive pas à nous intéresser durant sa première heure, ou l'on est souvent proche du calvaire. En effet, si la première scène amuse pas mal, comment ne pas piquer du nez et crier au secours par la suite devant autant de brailleries, de personnages secondaires assez soulants et une intrigue quasiment au point mort. Certains vous diront alors toujours qu'Altman oblige, tout cela est du second degré, mais j'ai eu personnellement bien du mal durant tout ce temps à voir la patte d'un grand metteur en scène derrière la caméra... Le supplice est d'ailleurs tel que l'on en vient même à songer l'arrêt du film lorsque tout à coup, un quasi-miracle arrive : on arrive enfin à s'intéresser à ce qui se passe devant nos yeux! Eh oui! En effet, enfin on retrouve le Altman que l'on connaît, mordant sans être vulgaire, grisant tout en mettant en avant le désarroi de ce pauvre Docteur T... Car on arrive enfin à s'intéresser à ce personnage jusque-là bien fade et sans envergure comique ni dramatique, errant plus comme une âme en peine que comme un quelconque personnage charismatique. Cette âme en peine finit justement par offrir ce qu'on lui demandait depuis le départ : un aspect désabusé, dépassé, permettant enfin au film de trouver son rythme et sa personnalité. Les 15 dernières minutes en viennent même à se faire assez jubilatoires, Richard Gere s'avérant lui parfaitement excellent dans le rôle-titre. Ces formidables 45 dernières minutes ne compensent hélas pas pour autant les 60 précédentes que nous avons connus auparavant, et cela est au final bien dommage tant on a ainsi l'impression que nous aurions pu avoir droit à quelque chose de formidable à la place de quelque chose de très inégal. Et la question de se poser alors tout simplement : êtes-vous prêts à plus d'une heure d'ennui pour 45 minutes de plaisir? La réponse vous appartient!