Dr Sleep, un film qui porte bien son titre... zzz...zzz...

J'avais très peur d'être déçu. A tort au début, puis finalement à raison.

Le film commence pourtant bien. Dès le départ, on a les notes de musique de Shining, les plans ressemblent à ceux du film de Kubrick, l'ambiance, tout y est. Et puis Danny devient adulte, et le film s'enfonce dans un bourbier de plus en plus ennuyeux.

Concrètement, Dr Sleep, c'est quoi comme histoire ? En gros, une bande de gitans morts-vivants kidnappent des gens pour manger leur âme (matérialisée sous forme de vapeur), mais avec les smartphones et Netflix, les âmes sont de plus en plus mauvaise qualité. Du coup, ils cherchent des personnes qui ont des âmes de qualité supérieure, alias les gens qui possèdent le Shining...

Avec ce résumé, on voit déjà que ça va donner un truc à dormir debout.

Ce qui est réussi dans ce film, c'est tout d'abord la musique / la bande son. Elle est complètement dans le ton du film de Kubrick, et chaque fois qu'une note raisonne, un frisson nous parcourt l'échine.
Deuxièmement, tous les plans repris du film Shining, ou reproduits au quasi-identique. Ca, c'est vraiment bien fait, y'a rien à dire.
Et enfin, un peu tous les plans où l'on se retrouve dans l'hôtel Overlook.
En gros, tout ce qui rappelle le film de Kubrick, soit parce que c'est repris, soit copier-coller, c'est bon.

Mais dès que Mike Flanagan se lance dans ses inventions, patatra, c'est la débandade. Hé oui, n'est pas Stanley Kubrick qui veut. On se retrouve donc, la majeure partie du temps, dans un film "moyen-bof" qui se situe dans la moyenne des films soit disant d'horreur qui ne font jamais peur, et suscitent plus l'ennui qu'autre chose.

Et le pire dans ce film, c'est bien évidemment, ce manichéisme total, qui nous présente pour la énième fois l'affrontement des gentils contre les méchants, le bien contre le mal.
Honnêtement, j'étais atterré devant certaines scènes.

Mais la raison principale pour laquelle ce film ne fonctionne pas, c'est parce que, au contraire de Shining qui nous montrait l'isolement d'une famille dans un hôtel, ce film là nous montre un gars qui se ballade dans tous les états-unis.
On perd donc tout le côté suffocant d'un huis-clos dans un huis-clos, pour le remplacer par des voyages en bagnole, des discussions entre un gars et une adolescente, une fusillade dans un bois à ciel ouvert (sans doute un des pires moments du film), des méchants tellement charismatiques que je ne pense pas m'en souvenir d'ici une semaine, etc...

Bref, dans ce film on oscille constamment entre le génial (la reproduction de Shining), le nul (tout ce manichéisme et le jeu moyen-plus des acteurs) et le moyen-bof qui représente la grosse majorité du film.

La première heure et demi, ça passe, ensuite on commence à trouver le temps long. Au bout de 2 heures, on n'en peut plus. Mais pourtant, il va encore falloir tenir une demi-heure. Et ce, malgré nos paupières lourdes, lourdes, lourdes...

Personnellement, je vais passer mon tour, et continuer à faire comme si ce film n'avait jamais existé.

Shining de Stanley Kubrick, le chef d'oeuvre, le seul, l'unique, pour toujours.