Je ne vous ferais pas l'injure de vous présenter Akira Kurosawa, cinéaste japonais dont les grands films sont assez légions. Avec Dodes'kaden, le cinéaste offre un regard sur les déshérités, les laisser pour compte de notre société, évoquant des sujets à la thématique assez forte.
Constatons d'emblée quu'à la vision de ce film, on saura donc comment prononcer tchou-tchou en japonais. Dodes'kaden tire son titre de la retransciption du bruit que font les trains sur leurs rails par un jeune homme simplet et grand amateurs de locomotives (Sheldon Cooper est un amateur à côté du bonhomme).
Dans son traitement, j'ai immédiatement pensé à Affreux, Sales et Méchants de Ettore Scola. Sans pour autant en atteindre la qualité car le film du cinéaste italien semblait dans mes souvenirs contenir plus de second degré.
Le problème de ce film demeure en partie par le fait que Kurosawa signe ici sa première oeuvre en couleurs. Et on sent le cinéaste hésitant pour le coup, pas franchement habituel pour le remarquable technicien qu'il était. On assiste par moments à des séquences aux couleurs extravagantes, kitchissimes et qui font quelque peu tâche.
Pour le reste, Kurosawa signe une oeuvre brute. Ce n'est pas du cinéma social (heureusement) mais on est dans quelque chose où le réalisateur propose à travers des thématiques fortes : la mendicité, la faim, les ravages de l'alcool, le viol, l'inceste, etc. un constat peu reluisant d'une humanité, mais d'une humanité qui ne perd pas pour autant foi en elle. Ce n'est jamais non plus larmoyant, dans l'empathique à outrance et pour cela, c'est une belle qualité en soi.
Mais ce genre de sujets peine à me toucher au cinéma, je suis assez rébarbatif face à des constats brutes d'une société, surtout quand on reste positionné dans un même carcan ou dans un même lieu.
Dodes'kaden n'est pas à mon sens le meilleur film du cinéaste, tout au plus quelque chose de bien mené, grâce aux thématiques fortes et à un traitement adéquat. Ce n'en est pas non plus une oeuvre inoubliable.