Tchou Tchou (Traduction française du titre )

Dodes'kaden arrive 5 ans après Barberousse, il fait suite à de nombreuses désillusions de Kurosawa qui après avoir quitté le Japon est obligé d'y revenir par la petite porte. C'est également une grande première, exit le fameux noir au blanc, et place à la couleur jugée jusqu'à alors inintéressante par le Maître
Adapté d'un Roman de Shugoro Yamamoto, c'est la continuité aux bas-fonds de Gorki encore plus poussé vers le pessimisme ambiant accentué par une folie et une violence plus démonstrative dans laquelle nous sommes entraîné en découvrant les profils variés de ces marginaux vivants dans des bidonvilles.

Autant le dire tout de suite, je n'ai vraiment pas adhéré à ce trip expérimental proposé ici, cette galerie de personnages haut en couleur ne m'a qu'à de trop rares occasions touché et à aucun moment, je n'ai réussi à rentrer dans ce récit trop décousu sans laquelle l'émotion n'a pas fonctionné cette fois. La majorité des protagonistes étant particulièrement détestables, ils finissent par entacher les passages plus oniriques de cette tragédie qui auraient pu lui donner une dimension toute autre. Parce qu'heureusement tout le monde n'est pas haïssable, ce gamin attachant à qui l'on doit le titre du film qui se prend pour un tramway et qui paradoxalement prie pour que sa mère retrouve la raison est savoureux, il a de plus droit aux plus beaux plans du film qui montrent que Kurosawa sait très bien gérer la couleur également. Je peux aussi vous de ce père préférant se réfugier dans son monde imaginaire au lieu de qui l'empêche de sombrer dans la réalité misérable trop dur à supporter, ou encore de ce vieil homme le cœur sur la main capable avec quelques mots de faire changer d'avis son agresseur.

Énorme tournant dans la carrière de Kurosawa, ce Dodes'kaden qui fut apparemment divisé de moitié une fois le montage terminé, je n'imagine pas le calvaire à l'idée d'être plongé plus de 4 heures dans ces bidonvilles abjects, à mon sens est une digne représentation de l'art abstrait. Certains y verront du génie, moi j'y ai vu un récit froid qui ne savait pas où aller multipliant les mauvais choix artistiques, faisant preuve de quelques éclairs de génie bien trop irréguliers pour en faire un bon film.
Kobayashhi
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le 1 sept. 2013

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