Avant propos : Pour solde de tout compte



Bonjour, Julius, 34 ans, je viens d'aller voir un film d'animation au cinéma. Oui je suis allé voir Dofus Livre 1 : Julith. Parce que j'en ai vu du bon et du moins bon côté critique, mais surtout un fossé entre une certaine presse et les blogs, généralement tenus par des non-professionnels.
Donc, d'un côté, nous avons les critiques assassines, et de l'autre, les critiques dithyrambiques. Qui a raison, qui a tort ? Après avoir vu le film, je me range du côté des deuxièmes. Et j'ajoute que je ne joue pas aux jeux Ankama et je ne suis pas familier le leur univers. J'exagère tout de même en disant que toute la presse à détesté, parce qu'on trouve aussi des critiques favorables, comme dans Le Monde, par exemple.
Mais qu'on se contente juste de dire «  c'est nul », sur 1/16e voir 1/32e de page, désolé mais non.
Ah ils sont beaux, les Ferenczi en herbe ! Tenez je vais même reprendre leurs phrases assassines :
« Déjà-vu, grotesque, inepte, non-merci » pour Le Parisien. Vas-y que je te charge bien la barque !
«  Laid, vulgaire et hystérique, on en sort avec une bonne migraine », d'après Première.
Alors je sais bien que cela n'engage que les auteurs de ces torchons, j'aimerais faire savoir aux encore rares lecteurs de Première que ça fait UN BAIL que ce magazine n'est plus crédible concernant les critiques cinéma. Et que normalement, tout amateur de cinéma doit avoir arrêté de le lire... Non ? Faites-le alors. Ou désabonnez-vous. Nul doute que les critiques du Parisien et de Première ont du sortir avant la fin de la projection presse... Parce qu'on a pas du voir le même film, fait par Ankama. Ce nom vous dit quelque chose ? Non ?
« Oh ben ça doit être japonais avec un nom pareil ». Perdu. C'est une société française basée à Roubaix. Ils sont à l'origine des MMO Wakfu et Dofus et leur stratégie transmédia a décliné l'univers des deux jeux en BD, figurines, et autres produits. Ils ont sauvé Nolife de la mort en 2008 et leur filent encore des coups de mains de temps à autres. Il ne leur manquait plus que de réaliser un film, ce qui fut fait.
Avant de rentrer vraiment dans le vif du sujet j'ai vu dans certaines critiques le terme « manga français ». Ce qui prouve à quel point nos critiques ciné prétendument professionnels ont encore du chemin à faire concernant les expressions venant d'autres cultures.
« Manga » en japonais, désigne … une bande dessinée et en aucun cas un film. Alors je ne suis pas là pour faire l'origine du mot, et nul doute que la chaine Mangas d'AB groupe doit bien induire en erreur, mais pour les films et séries d'animation, ils utilisent plutôt le terme « anime »... Maintenant que ces mise au point sont faites...
« Oh, oui mais j'aimerais ajouter quelque chose sur les tenants et aboutissants de la culture japonaise... »
LA FERME ! Je peux parler du film, maintenant ? Merci bien.



La critique proprement dite



Ce chapitre intitulé « Julith » démarre après une explication de ce que sont les Dofus pour les néophytes, c'est à dire des œufs de Dragon puissants et sacrés. Un conflit opposa deux nations, l'une possédant le Dofus d'ivoire et l'autre le Dofus d'ébène. Les deux leaders, un homme et une femme, tombèrent amoureux. La paix fut restaurée pour un temps. Mais cela ne dura pas.
Dix ans après le dernier affrontement, nous faisons donc connaissance Joris, un garçon du même âge, qui vit à Bonta chez son Papichat adoptif et a une jeune femme-chien, Lilotte, comme meilleure amie et également orpheline. Il est fan de Bouffball ( sport répandu dans les monde d'Ankama), et ça tombe bien, il y a un match et sa star préférée s'arrête dans sa ville.Mais c'est le moment que choisit Julith, méchante femme,pour réapparaître... En dire plus serait vous spoiler méchamment la tronche. Cependant, si le film paraît bien naïf au départ, il glisse de plus en plus vers quelque chose de plus subtil. Oh certes, ce n'est pas la première fois que nous voyons les thèmes du dépassement de soi, de l'amitié, de la famille, mais c'est très bien traité. Et surtout, très rythmé. On ne s'ennuie pas une seconde devant ce métrage. Et s'il s'agit d'une aventure, le scénario est difficilement prévisible et ponctué de batailles qui à elles seules valent le prix du billet. Il n'y a qu'à voir le combat entre Kerubim et Julith, par exemple. Le scénario vaut aussi par l'exploitation des personnages, très bien faite. Le film multiplie les bonnes idées et les dialogues font souvent mouche. L'humour est assez particulier mais passe assez bien, et certaines phrases ont été « adaptées » selon celui qui la dit. Par exemple «  C'est pas la fin des croquettes » pour «  C'est pas la la fin des haricots », dite par Lilotte, c'est juste génial d'y avoir pensé ! De bonnes idées, le film en regorge, tout comme les références, et pas uniquement à l'univers d'Ankama.
Sur le plan technique, le film est très propre. Un savant mélange de 2D et 3D qui passe assez bien à l'écran. L'univers est coloré et chatoie. Le fait de mettre des animations différentes et des teintes pastel pour les flashbacks fait aussi partie des trouvailles du film. L'action est renforcée par des très belles musiques, jouées par l'orchestre symphonique de Lille. Le tout est fluide, montrant le savoir-faire du studio, fruit d'une expérience aboutie.


Cela n'empêche pas quelques choses qui fâchent, comme certaines transitions un peu brutes, signe qu'il a fallu couper pour que le film dure moins de deux heures. Ou encore la fin un peu abrupte. Une minute de plus après le dénouement n'aurait pas été du luxe. Ceci dit, vous aurez droit à une scène bonus post-générique, liée aussi à une sous-intrigue de l'histoire. Comme pour récompenser les spectateurs comme on récompense les joueurs, sans doute... Idem un des objets principaux du film m'a laissé perplexe. Mais je ne vais pas vous spoiler.



Conclusion



Que penser au final de Dofus Livre 1 : Judith ? Que je souhaite qu'il y ait un jour un Livre 2. Parce que s'il n'est pas parfait, le long métrage du studio Ankama prouve que la France peut dans le domaine ( et loin de moi l'idée de faire dans patriotard exacerbé) rivaliser avec certaines pointures américaines et japonaises. Rythmé, à la fois émouvant et drôle, allez le voir si vous le pouvez, sachant qu'il n'est pas diffusé partout et que les séances sont rares après 18 heures. Il saura ravir non seulement les enfants, mais aussi les adultes dans le traitement de ses thèmes. Le film brasse large et réussit cet objectif. Et définitivement, je me dis que oui, je n’ai pas du voir le même film que Télérama, Première ou Le Parisien. Peut-êtres se sont ils trompés de salle, allez savoir...

Julius
8
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le 4 févr. 2016

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Julius

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