A la vision de Dog Pound, le quotidien de garçons en centre pénitencier pour mineur, on se dit qu'on marche en terrain déjà conquis par des films (orange mécanique, vol sous un nid de coucou, Bronson...) qui ont déjà apporté suffisamment de matière pour rendre les autres films de taulard anecdotiques. Le film américain du français Kim Chapiron est une sacré exception à la règle !
Lorsque j'ai vu quel était le précédent film de Chapiron,à savoir Sheitan, je me suis rappelé à quel point son premier coup d'essai était terriblement mauvais et lamentablement abscons. Une deuxième chance, pas une de plus. Dog Pound est une telle réussite que je me demande bien si c'est bien lui le responsable. On y sort ébahi, essoufflé, et conquis.
Le film n'est pas exempt de défaut, notamment la facilité du message énoncé en filigrane ("les taulards sont des victimes") et parfois une certaine complaisance à montrer ses taulards en héros du quotidien ("Mais c'est normal qu'il assassine quelqu'un ! C'est parce que c'est la société qui merde"). Mais cette complaisance est très bien digérée par une direction d'acteur aux petits oignons (l'acteur principal a un charisme hallucinant), des personnages attachants et la froideur de la mise en scène, presque claustrophobe car on ne quitte presque pas le bagne en question ce qui rend le film très immersif. La violence et la noirceur des protagonistes rajoutent une certaine rage communicative.
En définitive, je ne peux que vous conseiller ce bon morceau de pelloche radicale et sans compromis. Et qui vous rappellera que "la prison c'est mal".