Dogman, c’est l’histoire de la faiblesse.


D’abord, la faiblesse lâche, la faiblesse qui insurge. La faiblesse qui fait taire Marcello alors qu’il devrait dénoncer. Celle qui le fait revenir auprès de ceux qu’il a trahi, la queue entre les jambes.
La faiblesse qu’on condamne.


Mais c’est aussi la faiblesse impuissante, la faiblesse qui apitoie. La faiblesse qui l’empêche de lutter contre Simone, le gangster brute et sans cœur pour lequel il prend parti. Celle qui montre un être fragile, dont on a peur qu’il se brise sous les mains de la colère de Simone. Celle qui n’oppose que des mots à la force et à la violence ; « arrête Simone, s’il te plait, non, Simó, non ». C’est une faiblesse douce, la faiblesse d’un homme attachant, gentil, qu’on veut protéger, fragile. Comme la lumière un peu passée de l’aube dans cette petite ville italienne.
Alors on se dit que cette faiblesse-là est plus difficile à condamner.


Alors on sort de la salle et on se demande « est-ce sa faute ? Pouvait-il seulement lutter ? » puis « Qu’aurais-je fait moi ? ». Puis comme on ne sait pas vraiment répondre, on arrête d’y réfléchir et on passe à autre chose.

inesclivio
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le 18 juin 2018

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Ines Clivio

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