Garrone déçoit avec ce petit film terne et monotone à l'histoire insignifiante et inintéressante.

L’immense Mateo Garrone à l’origine du film « Gomorra » et de la série éponyme a du mal à retrouver la maestria de son premier film. Après le controversé et raté « Tale of tales » le revoici avec « Dogman » sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes cette année. Son acteur principal y a d’ailleurs reçu le très convoité Prix d’interprétation masculine. On ne peut pas dire que cette récompense ne soit pas méritée pour Marcello Fonte, acteur débutant, tant il est juste dans ce rôle d’homme ordinaire et bon dépassé par la misère sociale et le harcèlement dont il va être la victime. Il est également indéniable que la mise en scène du cinéaste italien s’avère tout à fait en adéquation avec le sujet et totalement maîtrisée.


Mais difficile de voir dans ce film plutôt anecdotique et très peu passionnant ce que les sélectionneurs du grand barnum cannois ont pu voir de potentiellement viable au point d’être intégré dans la course à la Palme d’or. On a l’impression que ce « Dogman » a été écrit en deux jours sur un coin de table. Pas que le scénario soit mal écrit, mais l’histoire est tellement peu intéressante et sans vraiment de matière qu’on se demande à la fin s’il était bien nécessaire d’en faire un film. Tout ça pour ça serait-on tenté de dire… Entre chronique du harcèlement ordinaire et plongée dans la misère sociale d’un quartier pauvre d’une grande ville italienne, le film joue sur les deux tableaux mais peine à convaincre tout du long tant ce qui se déroule à l’écran n’as pas vraiment d’intérêt. Sur les deux tableaux le film se plante car on a déjà vu bien mieux et surtout bien plus palpitant sur des sujets similaires.


Garrone filme donc platement les malheurs de Marcé qui se retrouve dans un engrenage (relativement) infernal. On prend pitié pour cet homme si gentil mais les scènes se répètent mollement et on a l’impression que le long-métrage ne démarre jamais. Et lorsqu’il se passe (enfin) quelque chose, que notre intérêt pourrait enfin être stimulé, c’est pour sombrer de nouveau dans une platitude ennuyante la minute d’après. Les symboles exprimés sur la fin et ce qu’a vraiment voulu nous dire le réalisateur restent nébuleux et son « Dogman » nous laisse de marbre. On a assisté durant une heure et demie à un film vraiment insignifiant qui ne parvient jamais à transcender un propos déjà dérisoire et peu aimable. De plus, c’est terne, misérabiliste, déprimant et surtout très monotone au point qu’on a hâte que le film se termine. Vraiment pas convaincant.


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JorikVesperhaven
4

Créée

le 9 juil. 2018

Critique lue 928 fois

5 j'aime

Rémy Fiers

Écrit par

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5

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