Qu'il est difficile de trouver les mots justes quand on veut exprimer son opinion à propos d'une oeuvre qui nous marque.

Alors, sortons les violons et tentons l'exercice.

Aujourd'hui, il porte sur Dogville, de Lars von Trier.
Lars von Trier, c'est à l'heure où j'écris 7 prix pour 43 nominations à diverses récompenses.
Lars von Trier, un cinéaste controversé.

Dogville n'échappe pas à la controverse, et certains y verront une pseudo-preuve d'une conviction intolérable, comme d'autres y trouveront du génie.
Cela n'en demeure pas moins un exercice de style précis, quasi-chirurgical, confirmant le point fort de Lars Von Trier, à savoir son don à capter les émotions.
Lars von Trier capte les sentiments de l'être humain, ses failles, ses atouts.

Dogville se présente comme une oeuvre de mise en scène exclusivement.
Des décors et musiques plus qu'épurés, pour ainsi dire inexistants donnent le rôle absolument exclusif aux humains et à leur quotidien.
Dogville est puissant d'humanité. Grande fresque de l'Humanité quotidienne, dans ses ouvrages quotidiens, ses pensées quotidiennes.
Ce qui définit l'humain est ce dont Dieu nous fit don dans sa grande bonté.
Le libre choix. Le pouvoir d'agir selon son sentiment.
Dogville montre les réactions diverses et variées que provoque l'arrivée d'un étranger dans une communauté.
Contestations, votes, conversations, consentement, conversions et déconversions, revote, violence, patience, gentillesse, solidarité.
Chaque réaction sentimentale est captée avec beaucoup de force.

Dogville est un de ces films violents qui vous changent un homme, qui vous changent une vie, pour qui est ouvert d'esprit, pour qui sait être manipulé.
On vous parle de libre arbitre, de manipulation...
On vous parle de violence, et de changement(s).
De tout ce qui fait la vie, de tout ce qui fait l'évolution spirituelle, chaque jour, de l'amour à la haine, de la haine à l'amour.
De l'amour à la vie, de la haine à la mort.

Dogville est un film qui vous fait culpabiliser ou qui vous fait sourire.
On s'y découvre des tendances sadiques, ou généreuses.

Impossible de rester insensible à Dogville, qui se présente comme une fresque acerbe d'une humanité qui ne fait de mal que vivre quotidiennement.
Tristement superbe, Superbement triste.

Vous pouvez à présent ranger ces violons au son creux accordés à la va-vite et reprendre votre vie normale.

Créée

le 6 nov. 2013

Critique lue 715 fois

11 j'aime

3 commentaires

Zedbahr

Écrit par

Critique lue 715 fois

11
3

D'autres avis sur Dogville

Dogville
Torpenn
5

Amazing Grace

Lars von Trier raconte l'Opéra de quatt'sous avec la voix off de Barry Lyndon et les chapitres de Winnie l'Ourson, et ça donne Dogville, film intéressant, parfois, mais pas complètement, hélas. Sous...

le 18 août 2011

76 j'aime

47

Dogville
blacktide
8

And Grace my fears relieved

Mettre des mots sur ce film pourrait paraître presque indécent. Puisque les mots ne se pansent point, et les maux ne se pensent pas. Ou peut-être que si en fin de compte. Nos maux sont à chaque...

le 19 mai 2018

65 j'aime

16

Dogville
Krokodebil
9

La chienne et les pommes.

Il est de ces soirs où l'on ressent l'irrépressible besoin de se faire du mal sous prétexte de se cultiver. Un peu désœuvré, cherchant des excuses pour ne pas travailler sérieusement à des sujets...

le 11 août 2014

40 j'aime

5

Du même critique

Insaisissables
Zedbahr
6

Ceci n'est pas Le Prestige

Commençons par éclaircir les choses. INSAISSABLES N'EST PAS UN REMAKE DU PRESTIGE !!!!! Le film pose des enjeux et un traitement de la magie totalement différent. Et les deux films n'ont rien de...

le 29 juil. 2013

43 j'aime

9

American Nightmare
Zedbahr
3

Un titre qui sent l'auto-critique...

Dans un futur perdu, les pérégrinations perverses et perfides sont permises l'espace d'un temps où tarés et dinguo, meurtriers et tordus peuvent l'espace d'une nuit assouvir leur passion...

le 25 juil. 2013

26 j'aime

1