Ce film est une plaidoirie contre l'être humain.
L'ami Lars Von Trier nous plonge dans les méandres de l'âme humaine et dans le vice cru, décomplexé, désinhibé et surtout... banalisé.
En effet, la plus grande tare des personnages n'est pas d'être lâches, esclaves de leurs pulsions ou de manquer d'empathie mais est belle est bien de se sentir octroyé d'une légitimité presque divine justifiant leur vice. Celui-ci s'en retrouve donc normal, ordinaire, banal. Glaçant.
Le parallèle avec les Etats-Unis est tout trouvé: pays des grandes idées, donneur de leçons, parangon de la bonne morale et déclamateur de grands discours logorrhéiques.
Tout au long du film, j'ai voulu croire en un amour pur et sincère entre Grace et Tom, un amour salvateur, permettant de s'élever au delà du vice que nous avons en chacun de nous. La chute n'en fut que plus brutale. Horreur et dégoût. Cet amour n'est qu'une façade, une grande idée, un grand principe lui aussi.
Le glissement de l'asile vers la geôle est lent, subtil et logique. On sent que les personnages sont dirigés par leurs instincts primaires: la peur, l'envie, la cupidité.
Tous ces effets fonctionnent très bien grâce à l’absence pure et simple de décor, empêchant le spectateur de détourner son attention du sujet du film.
De plus, j'ai un faible pour la manière dont Lars Von Trier utilise sa caméra: près des acteurs, tremblotante, prête à capturer la moindre expression. Ce style me touche énormément et crée très rapidement un lien fort d'attachement et d'empathie entre les personnages et moi.
J'ai ressenti ceci durant tous les visionnages des films du réalisateur.
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