Dom Hemingway (en insistant bien sur le Dooom) est ce qu'on pourrait appeler le crack britannique de l'ouverture de coffres forts. Ses méthodes sont peu académiques, certes, mais néanmoins efficaces puisque aucune serrure, aucun loquet, si mécanique ou électronique qu'il soit, n'a jamais su résister à sa fougue. Aujourd'hui c'est le grand jour : après douze années passées derrière les barreaux, il sort enfin acclamé par ses copains prisonniers du pénitencier de Londres dont il fut tout ce temps là le roi incontesté. Il aurait pu y rester moins longtemps, bien-sûr, et ainsi voir sa fille grandir et sa femme ne pas divorcer, et mourir accessoirement, s'il avait déballer tout ce qu'il savait à la police. Mais sa loyauté n'a qu'un nom : Dom Hemingway. Elle lui vaudra d'ailleurs à sa sortie les louanges du milieu et une forte récompense pécuniaire, et charnelle, de son patron de l'époque (qui aurait plongé lui aussi si Dom n'avait pas garder sa bouche close), un certain Mr Fontaine, qui n'a de français que le nom, une sorte de Kipling de la Bratva, très soucieux du luxe et de la paix que lui offre la Riviera. Mais au-delà de l'argent, ce que souhaite pardessus tout Dom, c'est de rattraper le temps perdu avec sa fille Evelyn.

Bon, que dire. Le film est assez particulier et, parce qu'il hésite toujours entre la pure comédie mafieuse à la Ritchie et le drame familiale touchant, on ne sait jamais sur quel pied danser. Jude Law est pris en flagrant délit de cabotinage, vous vous en doutez bien. Il en fait des tonnes. Il parle de sa queue pendant 3 minutes dans le prologue, crache et postillonne comme pas permis et, bien-sûr, agrémente chacune de ses phrases d'un franc et massif "Fuck", "Cock" ou "Bitch". Il est assez génial en fait et fait montre d'une palette d'émotions très complète allant de la plus profonde folie à la plus réelle terreur en passant par le regret et l'amour le plus touchant. A ses côtés, tout le reste de la distribution paraît fade, en commençant par le swazilandais (du Swaziland, le pays enclavé par l'Afrique du Sud) Richard E. Grant qui joue son meilleur ami et compagnon de galère. Seul Emilia Clarke semble tirer son épingle du jeu (un peu, ça se joue dans l'épaisseur du trait, et puis c'est Emilia Clarke...). Ce n'est pas du Dom Pérignon, il n'y a pas les mêmes petites bulles et la même ivresse, mais ça se boit quand même agréablement. Grâce à Jude Law qui, pour occasion, n'en a plus aucune.
blig
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le 12 nov. 2014

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