Dès la première scène, Jude Law entame un monologue sur la grandeur de sa verge, cela plante le décor, Dom Hemingway est un personnage insolent, imbu de sa personne et au langage fleuri. Il sort de prison et part directement casser la gueule à l'homme qui a épousé sa femme durant son séjour en prison, puis rejoint son ami Richard E. Grant dont il ne remarque même pas son gant noir à la main gauche, trop occupé à vider les verres d'alcool, à sniffer de la coke et à s'envoyer en l'air avec des putes.
Mais la vraie préoccupation de Dom Hemingway est de récupéré son dû auprès de Mr Fontaine aka Ivan, qui vit dans le sud de la France avec à ses côtés une sublime roumaine à la voix et aux courbes sensuelles Paolina. Cette période dans le domaine d'Ivan est trop longue, elle est juste un prétexte à de nouveaux monologues de la part de Dom Hemingway, à nous présenter de belles femmes jusqu'au drame qui va obliger notre héros à retourner en Angleterre auprès de sa fille.

Le personnage de Dom Hemingway n'atteint jamais la grandeur auquel il aspire, Jude Law en fait des caisses mais ça passe encore. Le problème vient d'un scénario qui n'apporte pas grand chose, d'un manque de rythme, d'intrigues et de personnages secondaires qui puissent épauler notre héros un peu esseulé et qui porte le film sur ses larges épaules.
Richard Shepard est un réalisateur et scénariste qui a fait ses classes à la télévision, depuis 15 ans, il mène une carrière de faiseur et non de créateur, cela se retrouve ici avec un manque d'imagination et de profondeur. Malgré l'exubérance de Dom Hemingway, on s'ennuie rapidement, il donne l'impression de se battre contre des moulins à vent, tel Don Quichotte dont il arbore une barbe quasi-similaire, ce qui explique sûrement son « Dom », à moins que ce soit pour son côté pétillant comme le champagne Dom Pérignon, ou les deux, bref....

Malgré une présentation rapide du personnage, donnant l'impression de vouloir nous emporter dans sa folie, à l'aide d'une bande son composé de morceaux entraînants. Le film manque de rythme, le séjour chez Ivan est trop long, on a l'impression que l'histoire n'a toujours pas démarré au bout d'une heure et l'on espère que cela soit le cas avec son retour en Angleterre.
Mais c'est dans la même veine, cela tourne trop autour de Dom Hemingway, son rapport avec sa fille et sa nouvelle famille sont à peine effleuré, Emilia Clarke (Game of Thrones) et Nathan Stewart-Jarrett (Misfists & Utopia) n'ont que des miettes. Richard Shepard préférant offrir des scènes à son héros, qui sont censés être de grands moments, mais elles n'apportent rien à l'histoire, c'est souvent gratuit, répétitif et tu ne peux pas construire un film sur la langue fleuri et l'attitude obscène d'un personnage, sans un minimum d’intérêt pour le reste du casting et surtout avec une vraie intrigue.

A voir pour Jude Law, mais vraiment si vous l'appréciez car en dehors de lui, il n'y a rien d'autres autour. Le pire, c'est que pour une comédie, on ne rit pas, à la limite un sourire et encore, je ne m'en souviens pas vraiment. Ce film sera vite oublié, un produit sans saveur, que je nierais avoir vu.
easy2fly
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le 18 juin 2014

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Laurent Doe

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