Jon est le stéréotype du sale c** dont le monde tourne autour de son corps, son appart, sa voiture, sa famille, son église, ses potes, ses plans cul et son porno.
On notera l'hypocrisie monumentale de la confession tous les dimanches.
Rien de bien engageant donc.
Et voilà que débarque dans sa vie Scarlett Johansson alias Barbara Sugarman. On pourrait donc s'attendre, comme dans la majorité des films de ce type, à ce que le comportement de Jon change du tout au tout, une vraie révolution liée à l'amour, bla bla bla. Non, pas du tout.
Jon ne sait pas se passer de porno, vraiment pas. Il y prend même plus de plaisir qu'avec une vraie personne, ce qui s'avère être un vrai handicap, une fois qu'il en a pris conscience (ce qui n'était pas gagné).
Évidemment, la fameuse Barbara le prend en flagrant délit de matage de porno.
On pourrait également pensé, vu ce qui a été dit, que Barbara est une pauvre fille qui est tombée dans le panneau de l'irrésistible Jon. Et bien non, parce que, au pays des beaufs, Barbara en tient une sacré couche. (Je tiens d'ailleurs à saluer la performance de Scarlett Johansson, comme quoi même une femme aussi élégante qu'elle peut paraître vulgaire.) Barbara joue avec Jon sur le début de leur relation, le pousse à faire des choses dont il n'a pas vraiment envie mais qu'il fait pour elle, l'amour, bla bla bla, elle n'est pas du tout tolérante lorsque les choses ne vont pas dans son sens (exemple : la scène au magasin de bricolage) et carrément sexiste (même exemple).
Et pourtant, l'entrée en scène de Julianne Moore, alias Asther, va tout changer. Le film qui jusque là laissait un goût amer en débitant bêtises sur bêtises prend une nouvelle tournure, plus profonde. Le changement engendré du personnage de Jon est progressif mais très intéressant.
Il faut donc passer une grande partie du film à se demander sur quoi l'on est tombé pour se rendre compte qu'on sort un peu des comédies "romantiques" toute rose où tout va toujours bien dans le meilleur du monde, malgré quelques péripéties. Au lieu de ça, on tombe sur un personnage absolument énervant et désespérant dont la vie est absolument inintéressante aux vues de ses priorités. Et pourtant, ce film finit par nous montrer que ce personnage est bien plus complexe que ce que l'on pouvait imaginer. Alors 7, c'est mérité. Il faut simplement être patient.