Chad et Alex ont été séparés à la naissance par un honteux complot industrialo-triade. Ainsi, Chad a été élevé en France (mais pourquoi nous ?) et vit à présent à Los Angeles (?) dans une école de Karaté - gymnase (?) tenu par l'ancien garde du corps de son père, qu'il croit être son oncle. Donnant lieu à une scène de "quoi, tu n'es pas mon vrai oncle ?" du plus mauvais effet. Là, donc, l'ancien garde du corps l'emmène, sans que l'on sache pourquoi, à Hong Kong, où Chad va rencontrer son vrai frère, Alex, badass à la petite semelle qui gomine ses cheveux, vit de crimes crapuleux et s'habille en noir. Bon sang, malgré ces antagonismes étouffant, comment vont-ils faire pour venger leurs parents ?!

Ha, du grand cru, quand même. Nous ne sommes plus dans les années 80, je sais, mais on est dans un film de Jean-Claude et Jean-Claude, les années 80, il en aime toute la technique et l'aspect scénaristique. Résultat, Double Impact va proposer de grands moments de n'importe quoi, des scènes sans aucun rapport et des méchants d'un ridicule consommé. Dans le détail, la magnifique composition de Jean-Claude sert à elle seule le film : ces deux personnages sont juste tellement caricaturaux qu'on se demande comment on a pu les écrire ainsi : le côté "surjeu" de Chad, le côté beau brun ténébreux d'Alex, le tout avec la naïveté de cette époque révolue, ah lala ! C'est sûr qu'à côté, son rôle de Vilain mériterait l'oscar. Mais il faut bien avouer que pour un film à sa gloire, le Jean-Claude a encore beaucoup d'auto-dérision et accepte facilement le ridicule : il suffit de voir les tenues de Chad pour s'en convaincre.

Côté scène d'action - vous serez surpris d'apprendre que la relation fraternelle n'est pas au coeur de l'histoire -, la barre n'est pas placée trop haut : quelques gunfights qui peinent à convaincre, quelques petites bastons pour rappeler que JCVD, c'est d'abord des muscles (avec ralentis comme il convient), le film se donne du strict minimum. Puisqu'on en est pas à se battre à tous les coins de rue, on pourrait se rabattre sur l'enquête mais à nouveau, elle est très vite écartée scénaristiquement parlant : la poule d'Alex part mener l'enquête et hop, on la reverra quand l'histoire aura besoin de faire un bond en avant. Au final, le gros souci de ce Double Impact, c'est d'être composé, en grande partie, de l'unique présence de Jean-Claude, qui est le véritable pilier. Et autant, moi, j'achète, autant, je ne suis pas convaincu qu'il s'agisse là d'un argument de masse pour appâter les foules en délire.

Au final, un film diaboliquement mineur, qui s'assume comme tel et n'a guère envie de relever la tête, la garder bien baissée pour foncer droit dans le mur. On s'amuse, on rigole et on oublie aussitôt, quoiqu'on se souvient avoir passé un bon moment, l'air de rien et en double bonne compagnie !

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le 27 sept. 2012

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