8.5: Tout sur mon art
De nos jours, Madrid : Salvador un brillant réalisateur est invité par la cinémathèque espagnole à la projection de son plus grand succès et à y retrouver son acteur fétiche Alberto. Hors, les deux hommes sont en froid depuis le tournage il y a 30 ans, et ne s’adressent plus la parole. Comment se réconcilier? En réécrivant leur histoire, leur jeunesse.
Le voici donc ce dernier opus de Pedro Almodovar. Présenté comme une autobiographie, ce bilan de vie est assez marquant.
Le premier plan semble l’évocation de la dépression : Salvador en apnée dans une piscine immobile et sitôt derrière, l’évocation de son enfance difficile des années 70 et le lien très fort en apparence avec sa mère, malgré quelques secrets de part et d’autre.
La première heure nous présente les failles de ce réalisateur : sa dépendance peu recommandable, son attirance bisexuelle et un blocage apparent avec son acteur d’alors. Le rythme y est parfois lent pour les séquences contemporaines.
Et puis surviennent les épreuves durant la seconde heure: médicales, médiatiques et surtout artistiques. Et ce triple traitement nous enchante si nous connaissons Pedro: les corps y sont toujours magnifiques et les couleurs trouvent une place marquante.
Mais c’est bien l’Art qui nous frappe : le théâtre avec un fantastique monologue en lien avec le film d’alors, le dessin avec une très belle rencontre entre le savoir et l’ignorance ( magnifiques scènes d’enfance) et la musique exceptionnelle ( des la première minute elle nous ensorcelle).
Un extraordinaire Banderas et la force que lui et Penélope n’apparaissent jamais ensemble est le signe qu’un chapitre vient de se fermer. Mais nous n’en sommes pas encore au générique de fin pour Pedro.
A recommander, vivement aux amateurs de Pedro

vincenzobino
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le 18 mai 2019

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vincenzobino

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