Eh bien, quel film !
C'est surprenant ce repos uniquement sur les dialogues, ces échanges de plusieurs minutes où on sent que c'est un combat, qu'un mot peut vouloir une chose et puis une autre, que les silences portent aussi leurs multiples significations, sans parler des regards !
Des moments qui baladent le spectateur, on se demande de quel côté pencher, qui croire, pourquoi croire, et comment.
On se retrouve dans le rôle de cette jeune sœur (Sœur James, à qui ce film est dédié d'ailleurs), emplie de naïveté, de croyance, d'amour (l'actrice est superbe d'ailleurs ! Et dans tous les films où j'ai pu la voir, elle a toujours cette luminosité qui se dégage d'elle qui réchauffe instantanément et donne toujours envie de la suivre). Comme elle, on va douter, croire, penser, se dire que. Essayer de comprendre tous les enjeux, le Bien et le Mal.
Ce film est juste parce qu'il apporte vraiment plusieurs points de vue très troublants sur une situation qu'a priori ne demande pas plusieurs interprétations possibles.
Maintenant, le film est un peu plat. Son rythme bancal. Le réalisateur n'a pas vraiment réussi à sortir de l'aspect théâtral et du coup le film n'est pas une réussite esthétique non plus. Une fois passée la beauté simple de ce couvent et des sœurs, la magie tombe un peu (tentative de la faire renaître avec l'histoire des plumes dispersées aux quatre vents, sans vraiment y parvenir tout à fait).
Et le dialogue entre Soeur Aloysius (Meryl Streep) et Mme Miller (Viola Davis) est brillant !