Pour être directe, jamais je n'aurais pensé être aussi captivée par un film avec aussi peu de lieux et avec une action à l'apparence aussi statique. En effet, si ces critères, qui s'additionnent au noir et blanc, pas toujours apprécié, n'attirent pas à premier abord ; et bien ils constituent au contraire tout ce qui rend ce film incroyable. Est maintenu tout au long une tension dramatique très lourde, que ce soit causé par la météo, les circonstances du procès, le poids d'une lourde décision, la pression du nombre ou encore la fatigue croissante des jurés enfermés dans une seule et même salle.
De plus, je considère qu'il est en lui-même inégalable puisque au delà d'exploser les attentes au niveau du synopsis, il rivalise avec toute la magie audio-visuelle actuellement disponible. En effet ce film ne s'élevant pas par la grande beauté de ces images, critère permettant à d'autres de remonter dans les opinions, il le fait par la parole. Je n'entends même pas par là des réflexions profondes sur la vie parfois relativement bateau : je parle de la réelle parole, de l'éloquence, de la solidité d'un discours et du pouvoir de convaincre, qui dans ce cas sont réellement décoiffants. C'est peut-être personnel mais j'adore ces réflexions au départ insensées puis qui deviennent ingénieuses quand la dernière phrase vient tout relier et rendre tout évident.


Spoiler
Pour finir, bien qu'il n'y en ai pas nécessairement, on peut en tirer un message rassurant : un homme sachant assumer ses doutes, croyances et principes malgré le poids du nombre et de l'attrait du conformisme, peut par sa seule voix changer certaines choses.


Bref un film redorant le B&W, tout le génie de l'éloquence et tout homme capable d'assumer et de faire compter une opinion envers et contre tout.

clemencefiastre
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 18 août 2017

Critique lue 177 fois

clemencefiastre

Écrit par

Critique lue 177 fois

D'autres avis sur Douze Hommes en colère

Douze Hommes en colère
socrate
9

Il n’y a pas de doute valable, la justice, c’est Fonda mental !

Rendons à César ce qui appartient à César : c’est Fonda le coupable du crime. Comment comprendre qu’il soit seul à estimer le jeune potentiellement non-coupable, alors que tout le désigne ? La raison...

le 18 mai 2013

330 j'aime

45

Douze Hommes en colère
Gand-Alf
10

Un coupable idéal.

Nom d'une galette au beurre, c'est-y que je viens d'arriver à ma millième critique ! Par Imogène, je me dois de marquer le coup, en m'attardant sur un classique indétrônable du cinéma, un film de...

le 12 nov. 2013

272 j'aime

24

Douze Hommes en colère
Grard-Rocher
9

Critique de Douze Hommes en colère par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Dans les années cinquante aux Etats-Unis, la cour d'un tribunal doit rendre son verdict à l'encontre d'un tout jeune homme accusé d'avoir tué de sang-froid son père. Les douze jurés vont délibérer...

183 j'aime

59