'Y a bon nanonia'. Pire que le modèle amish? La décroissance moquée? The LittleMan Show?


"Merci d'aider la planète"
(lui dit le chauffeur de taxi en guise d'aurevoir, quand il le dépose à sa nouvelle demeure "écologique")
'Les petits se reconnaissent tous frères' (la Bible et les Saintes&Saints de l'écologie du film?^^)



J'écris peu sur les films qui m'ont déçu, surtout si j'en entendais beaucoup, alors pardonnez ce brouillon, vrac de remarques éparses en pluie acide juste après le visionnage quasi fini en sieste...
Un passionnant début puis un soufflé qui s'étiole ...et pourquoi faire parler "petit nègre" une vietnamienne pendant deux heures?
"Le nanisme est un ralentissement de la croissance biologique d'un être vivant"
...et c'est ce qui arrive à ce film dont tout le début a fait grandir mon espoir d'un grand film puis mes émotions et mon intérêt sont finalement restés tout riquiqui à cause d'un personnage tout Rikiki aussi, surtout en VO (j'ai longtemps pensé qu'un twist du film serait que son accent et son anglais nul était une couverture mais non, Ngoc Lan Tran jouée par Hong Chau, parle "petit nègre" tout le film...tous les rares Vietnamiens que j'ai connus parlaient le Français et l'Anglais bien mieux que tous nos récents Présidents de la République). "Y'a bon discours" répondrait Léopold Sédar Senghor? (Une anecdote raconte qu'un voisin de table lui aurait de suite parlé "petit nègre" à la "y' a bon banania", sans le connaître, puis aurait vu LSS se lever et prononcer un de ses beaux discours en Français impeccable et revenant à table, demanda au voisin éberlué, alors "Y'a bon discours?").


J'ai aimé les plans réalistes dans l'usine de (re)traitement de viandes, le côte Ken Loach des remarques sur le travail mal payé, le poids des dettes étudiantes (le vieux marié confirme qu'il vient "juste de finir de payer son prêt étudiant").
J'ai aimé les réunions tupperware où les Tom Pouce vendent une alyah économique mais prétendent que c'est "pas qu'à cause de la prime de parrainage".
J'aime Laura Dern nue avec ses Diamants sur bain moussant...mais qu'honteusement, on ne reverra plus.
J'ai cru que les plans des différents endroits du monde où se propage la grande nouvelle scientifique était une blague, puis le reste du film m'a fait dire rétrospectivement que sans doute non...quasi toutes les communautés hors Amérique sont filmées regardant la télé dans la rue sur des chaises de jardin!?! (quand bien même, ils seraient vos ennemis, il vaudrait mieux, mieux les connaître...)
Un peu comme le film Problemos, j'ai quand même l'impression que globalement ce film se moque au final des écolos même rationnels, et c'est pourquoi ce film trouve son financement.
Il pousse jusqu'au bout la logique des partisans de la décroissance en la caricaturant.
Deux films qui se font globalement peu d'espoir sur la nature humaine.
Peu importe la taille, quand on est con, on est con.
Pour Chabrol, les films sont des miroirs: Alexander Payne que j'adore nous tend un miroir où je ne veux pas me voir, et vues ses notes que je découvre, je ne suis peut-être pas le seul.
Le personnage "Trop bon trop con" de Matt Damon qui joue comme un PlayMobil (3 expressions maximum dans ce film),
représente t il la culpabilité occidentale?...l'occident comme béquille du Tiers-Monde?...est-ce une métaphore? Ngoc lui demande de l'aide, il vient réparer sa prothèse, mais il la casse encore pire...
Alors se sentant/étant? coupable, il se retrouve à la porter comme Dersou Ouzala
ou comme Luke porte le Jedi. Le Jedi avait reconnu en Luke son potentiel et va lui apprendre à l'optimiser, comme Ngoc Lan Tran reconnait dés sa 1ere rencontre le potentiel humaniste du blanc-bec en train de lui masser le genou, et elle va lui apprendre à optimiser son potentiel altruiste?
Et il va finir par faire son travail pour elle, et l'entretenir?
Quel est le message de ce film? :-D


J'ai adoré la scène avec le mec bourré au bar qui suggère que les mini Américains devraient avoir que de "mini droit de vote".
Je pensais que le film serait sur ce sujet...les relations entre les mini citoyens et les ogres normaux, pourtant du même pays.
Un peu comme dans un épisode de South Park où ses géniaux auteurs confrontent les Américains à leurs propres frères Américains aussi, mais du futur: titré "Ils viennent nous prendre notr' travail/ They took our job".
Mais Downsizing est lui vite redevenu comme un de ces multiples films où le (ou la) fiancé(e ) se retrouve tout seul en croisière ou Lune de Miel à l'hôtel de grand luxe.


Il aura au moins eu le mérite aussi de me faire remonter à la surface le souvenir d'un épisode de la Quatrieme Dimension que j'avais adoré, mais vu trop jeune, car m'avait vraiment effrayé et passionné...celui où des humains finissent par se rendre compte qu'il sont de mini poupées humaines dans une maison jouet.
Il aura au moins eu le mérite de me rappeler aussi mon Woody Allen cherchant un sens à sa vie en rencontrant différents représentants de sectes et religions: quand on voit Matt Damon s’asseoir à l’indienne à la fin du film autour d'un feu....
après avoir quitté ses chaussures, ce qui semble son désir le plus profond depuis le début:
il marche pieds nus dans sa nouvelle maison à son arrivée,
puis bourré à la soirée de Chris Waltz , mon seul très grand éclat de rire (car m'a rappelé des souvenirs), il va de groupe en groupe, avec grand sourire de Saint Humaniste aimant tout le monde et les informe tous...
qu'il a "envie de quitter ses chaussures".
S’asseoir en tailleur pieds nus semble d'ailleurs aussi sa plus grande ambition.
Il finit, les genoux écartés, à jouer du djembé: une petite séance New Age avant le retour aux âges du 'bronze et fer' puis l'âge du fond de la pierre puisqu'ils veulent s'enterrer dans un coffre sous terre?


Déjà qu'ils doivent revenir à l'âge bébé, avant de passer dans le téléporteur miniatiseur à la docteur Brundle de 'La mouche' ( Brindille Pod?): ils doivent redevenir bébés imberbes...scènes d'ailleurs formidable à la Full Metal Jacket mais où les appelés sont des civils , clients payants...acceptant de tout se faire raser (comme des moutons?)
On apprend qu'on leur enlève aussi leurs plombages de dents avant l'opération car pas de métal dans un micro-ondes (au risque de perdre littéralement la tête, comme l'apprendra Damon, improvisé en Docteur Patch/Albert Schweizer auprès d'une immigrée ruinée et seule, car la tête de son mari a explosé lors du passage de la frontière changement d'échelle...il avait bien sûr une dent en or...non retirée et il est devenu sosie d'un des Gremlins dans la scène de la cuisine).


Encore un film qui représente les soucieux de l'environnement comme des punks-à-chiens, hippies, à catogan, joueurs de djembé autour d'un feu, habillés en toile de jute.
Et encore un film aussi où les saboteurs d'une soi-disant parfaite société viennent que de l'étranger: un pays de Cocagne où ses Pinocchio, de gens riches et confortables et bien élevés sont sabotés/jugés/salis par une vietnamienne uni-jambiste et un trafiquant européen et son copain "boche"? Mais un plaisir de revoir Udo Kier, surtout(même si?) ironisant en peignoir sur le "rêve américain".
J'ai aimé l'idée de la photo géante du trafiquant derrière lui, un grand portrait de lui-même avec
gros cigare qui rappellent Pacino dans Scarface (autre immigré mafieux semble dire le film?).
Ce sont des étrangers européens qui organisent le traffic de produits de contrebande, d'ersatz de vrais produits , comme eux seraient des ersatz de vrais citoyens?



"All Creatures Great and Small...All things wise and wonderful"?
un hymne (gospel?) dit que Dieu a créé toutes les créatures, des plus grandes aux plus petites.
Un film qui rappelle que c'est pas si facile...



Ajout 13/01/2021: au sujet aussi de procedures "de purification" morale, de miniaturisation, je suis tombé juste après sur un passionnant (mais quasi trop riche) documentaire sur le peintre Tintoret et il mentionne un passage de la bible (de cette semaine d'ailleurs) sur un baptême que l'artiste (comme Payne?) aurait "illustré/pris au pied de la lettre" :



« Lui, il faut qu'il grandisse ; et moi, que je diminue »

(Évangile selon St-Jean 3, 22-30? 09 Janvier?)




Tintoret et ses personnages "toujours en mouvement sur ses toiles", représente littéralement le baptisé rapetissant...

PierreAmo
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le 11 janv. 2021

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PierreAmo

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