Mes espoirs... ils ont diminué avec les personnages
Vous savez, Hollywood a l'art de souvent foirer les concepts intéressants. Ces petites idées de films sympathiques et prometteuses, celles qui ne sont pas une énième adaptation d'un bouquin de merde ou un reboot de je-ne-sais quel classique pourri. Voilà ce qu'est ce Downsizing. Le concept vous intéresse tout comme il m'a intéressé moi ? Hé bien préparez vos mouchoirs car le résultat est à pleurer (et pas de joie ou de rire).
Pour en venir directement au fait, mon avis pourrait se résumer à dire que le film est chiant à crever. C'en est même outrageux.
Le premier acte est prometteur, plein d'idées originales qui feraient briller les yeux de n'importe quel amateur de science-fiction ou d'histoires jamais racontées. L'origine derrière l'idée de réduire la taille des gens, les métropoles de la taille d'un jardin, le processus de réduction étrangement crédible, les milliers de dollars devenant des millions et j'en passe. Tout ça est très prometteur, on a envie d'y croire, d'en voir plus... enfin jusqu'à ce que la femme de Matt Damon lui téléphone pour lui annoncer qu'elle l'envoie bien se faire foutre (traduction: elle décide de ne pas se faire miniaturiser contrairement à son cher mari). Cette pétasse de compétition est une transition toute trouvée pour la suite du film car rien ne va après.
Je suis fasciné, non... sidéré de constater comment Alexander Payne a pu autant mal traiter un sujet aussi intéressant ! Tenez, je parie que si vous montrez le deuxième et le troisième acte à une personne qui ne sait rien du film, elle ne va pas se rendre compte pendant un bon moment que les personnage mesurent 12cm. C'est débile ! Le film oublie totalement son concept initial pour se lancer dans une intrigue qui ne va nulle part, NULLE PART ! Matt Damon passe la suite du film à dépérir après le départ de sa femme puis, je cite, essaie de se taper une vieille, va festoyer chez un Christof Waltz qui a l'air de crever d'ennui car il a dû comprendre que le scénario est inexistant, prend de la drogue sans que ça n'aboutisse à quoi que ce soit (et ça durant une scène de fête affreusement longue et inutile) puis aide une Vietnamienne unijambiste à réparer sa prothèse et à soigner une Espagnole qui crève aussitôt après 2 minutes sans aucune incidence sur les personnages (je ne sais même pas comment l'expliquer correctement tant c'est con).
Le troisième acte en Norvège réussi à faire encore pire, enchaînant une suite de séquences sans intérêt, si ce n'est le discours du créateur du procédé Downsizing qui annonce la fin du monde par des gaz échappés de la calotte glaciaire (rien que ça). Et là, pour une raison qui m'échappe, le personnage de Matt Damon devient soudainement extraordinairement con. Mais alors vraiment con. Heureusement il finit par entendre raison puis c'est déjà la fin du film.
Franchement ça relève de l'inaptitude totale de foirer pareillement. Faites-en quelque chose de votre concept, ne le foutez pas à la poubelle après 30 minutes pour nous mettre à la place la quête d'un homme qui se rend compte qu'il peut faire le bien autour de lui. Là les puristes me diront :
Oui mais c'est pas le propos du film. Le réalisateur voulait simplement parler d'autre chose que de la miniaturisation.
Mais d'accord, c'est fort louable comme idée ! J'entends bien ! Mais gardez-la plutôt pour un autre film que celui-çi ! Moi je ne regarde pas un film sur la miniaturisation pour voir Matt Damon jouer un profond indécis, un discours horrible d'une Vietnamienne à l'accent affreux, une secte norvégienne et des wagons de transitions avec des fondus plombant le récit déjà bancale comme une table à 3 pieds !
Hollywood, franchement tu m'as de nouveau impressionné là !
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