La planète des singes(-vampires)

/!\ Attention spoiler /!\

J'ai toujours trouvé ce film sympathique et il m'était difficile d'en faire la critique, ne sachant pas par quel côté l'aborder. En dépit d'énormes défauts, Dracula reste tout de même un bon classique de la série.

Les acteurs principaux - dont A. Hopkins (Hannibal!), K. Reaves (Néo!) et G. Oldman (Jean-Baptiste Emmanuel Zorg!) - sont vraiment excellents et incarnent très bien leur personnage. G. Oldman joue à la perfection ses rôles en tant que Dracula (le comte sinistre, le prince jeune et galant), celui de K. Reave est hélas un peu limité mais également bien interprété - très expressif et à l'aise dans la peau du jeune avocat. C'est sûrement, à part l'ambiance qui ajoute au charme de ce long métrage (tout de même de deux heures), le grand point fort du film.

Un scénario plutôt brouillon

Le passé et la vie présente du "méchant principal" sont bien trop confus et abstraits. C'est presque une représentation poétique de la réalité (personnes et décors) et pas des faits précis, c'est sans doute pour cela que les scènes ont du mal à se fixer sur un évènement ou action claire et que la caméra bouge aussi beaucoup. Et c'est bien dommage parce que ça nuit grandement à la compréhension du récit. Si je ne connaissais pas plus le thème autour duquel tourne le film, je n'aurais honnêtement rien bité au scénario qui nous est présenté.

Le tournage et le scénario de ce film, c'est vraiment du grand n'importe quoi! D'une part, les scènes sont totalement décousues les unes des autres avec, imbriqués, des passages narratifs (plutôt réussis) et scènes d'actions pas forcément utiles, des ellipses temporelles non précisées mais néanmoins importantes...va t'y retrouver ensuite!!

D'autre part, le scénario est à jeter aux orties! Autant le début est plutôt clair - bien qu'un peu trop classique (un grand amour brisé) -, mais le reste est incompréhensible! Dracula veut-il juste avoir un buffet à volonté géant en venant à Londres ou a-t-il des desseins plus sombres?

La fin laisse clairement à désirer. Dans les grandes lignes, bien qu'on nous décrive le vampire comme presque invincible, le groupe d'aventuriers venus l'achever s'en sort sans trop de casse, le monstre meurt assez vite et c'est fini....Mais c'est, en y réfléchissant bien, à l'image du début avec la scène un peu trop voyante de la croix - qui pisse le sang lorsque le Comte "rompt son contrat avec Dieu et l'Eglise" -, on tourne deux trois scènes spectaculaires pour faire un lien entre plusieurs idées (ici sa mort, sa délivrance de la malédiction et son choix de ne plus continuer sa folie) sans justifier véritablement quoi que ce soit.

Qu'en est-il des personnages?

Van Helsing, le fameux médecin-chasseur de vampire, est ici représenté sous les traits d'un vieux dégénéré, plus proche du Docteur Maboule que d'un vrai praticien - le genre de type que je n'irais jamais consulter si j'étais malade, il raconte vraiment n'importe quoi! Comme chasseur il n'est pas terrible non plus, il prend tout ce qu'il trouve comme stéréotype ou information sur la Transylvanie et hop, roule ma poule! "Vlad Tepes était forcément un suppôt de Satan car il empalait tous ses ennemis et comme Dracula a dit qu'il était un "prince" alors c'est logiquement Vlad Tepes!"...pas très fort en raisonnement le gars...

Son côté totalement bordélique et foufou contraste avec ses connaissances précises sur les créatures dont il parle et sa manière posée et méthodique d'expliquer les choses. Cela rend ce personnage peu crédible alors qu'il est finalement au centre de l'action. Je trouve ça un peu bizarre de saboter l'un des protagonistes de l'histoire...

Sous sa forme de vieux châtelain, le Comte est franchement déconcertant. A la fois angoissant, malsain bien qu'accueillant et sous certains côtés presque répugnant (ex: le coup du rasoir léché malproprement). Même sa coupe de cheveux biscornue (merci la formulation des Simpsons!), sa robe blanche et sa cape de trois kilomètres font froid dans le dos.

Dracula est un vrai badass. Il a la force de vingt hommes, sait faire de l'escalade comme Spider man et a les mêmes pouvoirs que les Transformers - il peut se changer en loup, en chauve-souris humaine (ça encore c'est logique, ça fait partie du folklore), en fumée verte flashy comme en discothèque et même...en yéti (sport?)! On ne va quand même pas me dire que c'est un vampire ou une chauve-souris cette espèce de truc poilu bizarre, ça ressemble aux espèces de La planète des singes - c'eût été plus drôle en Elvis mais bon, ce n'est pas la bonne époque.

Remarque, les autres vampires sont aussi balaises hein, il peuvent faire fondre le métal rien qu'en le regardant ou allumer des feux à distance - on se croirait dans X-Men!

Le personnage de Mina pose problème de par sa nature parce qu'elle est censée être la "réincarnation" de l'épouse de Dracula. Mais cette dernière s'est suicidée et a été condamnée par l'Eglise pour ce péché, alors son âme devrait être vraisemblablement...en enfer, non? Donc qu'est-ce qu'elle fout là?! Et comment Dracula sait-il dix ans à l'avance que cette personne est bien celle qu'il cherchait sans même la voir et à des milliers de kilomètres de son affreux château? Pourquoi coupe-t-elle la tête de son époux alors qu'il a été apparemment délivré de sa malédiction et qu'il est mort? Ou est passée la personnalité de Mina?!!

En résumé un film intéressant, avec beaucoup de bon (l'ambiance, le jeu des acteurs), mais également beaucoup de mauvais (scénario brouillon, personnages pas clairs).