Du courage

Oui, Argento a arreté de diriger ses acteurs depuis 10 ans, et leur laisse faire absolument n'importe quoi.
Oui les images de syntheses et les effets spéciaux sont totalement à contre courant de la tendance actuelle, et je dirais même plus à contre emploi (il ne s'agit jamais d'être réaliste ou effrayant mais bien d'être artificiel comme pouvaient l'être les premiers films fantastiques).

Mais putain donnez moi un réalisateur de série B qui fasse des cadres aussi beau qu'Argento, qui arrive à filmer des scènes d'actions en 3D sans donner dans un boulgi-boulga infâme, qui laisse de coter l'héroisme exarcerbé Hollywoodien au profit d'une foi pas très vivace dans l'humanité et qui expérimente toujours de nouvelles facons de transcrire un propos dans sa mise en scène après avoir subi les pires insultes de la part du public comme de la presse et vous pourrez vous moquer grassement d'un type qui surprend encore et fait des films qui ne ressemblent à rien (et c'est un compliment).

Dracula 3D renvoie à l'expressionisme, aux débuts du cinéma, à Murnau mais sans jamais faire de citation ou de clin d'oeil, en utilisant le numérique et la 3D dans des décors en plastiques, bref en mélangeant n'importe quoi, pas forcément de maniere toujours heureuse (la photographie est très aléatoire, allant de la surexposition au grisatre) mais toujours en se renouvellant, toujous en sortant des idées géniales avec trois malheureux acteurs en roue libre et des effets spéciaux dignes d'un jeu vidéo de 1997. Parce que Dracula 3D est proche du fétichisme, de la déviance, et qu'il faut un sacré courage pour faire un film comme ca, surtout avec un public qui va compter le nombre de boulon sur un satellite de GRAVITY.