DBS Broly m'a fait l'effet d'un électrochoc.
Après un Battle of Gods très moyen et un Fukkatsu no F sans saveur, ce nouveau film réussit l'exploit d'offrir quelque chose de grandiose, d'assumer sa proposition jusqu'au bout et de contenter les fans de baston et d'animation.


scindé en 2 parties, DBS Broly revient en premier lieu sur l'histoire des saiyans. Cela permet à Toriyama de revisiter ce qui avait déjà été posé dans les OAV il y a des années, reprenant le principal du lore créé tout en le remaniant légèrement sur certains détails. Si cette partie donne de la matière pour enrichir le contexte dans lequel les saiyans ont été exterminés, et le contexte dans lequel Broly a par la suite évolué, elle patine malgré tout un peu. On se retrouve en fait avec un focus sur la planète Végéta vu et revu (j'ai parfois eu l'impression d'assister à un épisode résumé de l'oav de l'époque), ainsi qu'un focus plus intéressant sur Broly, donnant aux scénaristes l'opportunité de lui construire une psychologie un peu moins binaire que par le passé.


Mais alors que les longueurs apparaissent, le film brusque un peu les péripéties pour planter au forceps le décor du combat: Broly est amené sur Terre pour se venger du Roi Végéta, et par extension de sa progéniture.
Commence alors un festival de mouvements, de couleurs, d'intensité, le tout mis en valeur par la direction artistique qui profite ici d'un merveilleux recadrage. Chaque coup est souligné, chorégraphié, parfois dans la retenu et la sobriété, parfois dans la démesure et dans une grandiloquence digne d'Asura's Wrath ou de Gurren Lagann. C'est simple, à partir de la deuxième partie, le film monte crescendo et sans temps mort. Les combats s'enchainent avec une patate monstrueuse, et Broly est la justification idéale trouvée par les animateurs pour réinjecter dans Dragon Ball cette violence dans les contacts, cette absence de retenue dans les coups portés sur les combattants. Et ça fait du bien.


Végéta a la méga-classe, les doubleurs français jouent le jeu à fond et fournissent une prestation géniale, ce mélange entre 2D et 3D fonctionne comme une sorte de pot-pourri rendant hommage aussi bien au dessin de Toriyama qu'aux modélisations d'Arc System Work pour DBZ FighterZ, les bonnes idées visuelles s'enchainent avec des références précieuses pour le fan... Vraiment, la Toei a rendu une copie très bien maitrisée et a su proposer quelque chose d'assez phénoménal.


En revanche, il fallait s'attendre à ce que "le reste" en pâtisse un peu. Exit donc encore une fois le scénario: à part un petit focus sur Broly, le tout n'est qu'un gros prétexte pour générer un combat avec Goku et Végéta . On ne comprend vraiment pas à quoi sert Freezer (si ce n'est à remplir le rôle de personnage prétexte sans aucun intérêt, ce qui est dommage pour un perso qui apparait aussi souvent), on ne comprend pas pourquoi Gohan est complètement absent alors que le combat se passe sur Terre, on ne comprend pas Paragus, qui renie son fils et sa quête de vengeance quand ce dernier commence à s'énerver un peu. Problème toujours présent, c'est aussi cette sensation de non-danger qui persiste, de combat sans véritable enjeu, où la Terre n'est qu'un grand ring, et où on ne prend le temps de développer aucun personnage, aucune relation comme ça pouvait être le cas par exemple dans l'Attaque du dragon.
On peut aussi noter quelques errements: la musique est à côté de la plaque, donnant des airs de fête foraine par moment aux combats, accentué par ce speaker chelou qui annonce le nom des attaques ou vocifère le nom du perso sans raison comme dans un mauvais jeu de baston des années 90. (Spoiler à suivre -->) Également, la fusion est amenée de manière bancale, recréant littéralement plusieurs scénettes de DBZ:Fusions à la va-vite, avec donc un air de déjà-vu. Dommage aussi que Gogeta n'ait pas gardé sa spécificité du film Fusions, à savoir sa sobriété et sa classe qu'il troc ici pour un comportement plus enjoué et verbeux. Sûrement pour prendre le contre-pied et éviter une comparaison trop directe avec l'oav de 95, mais bon.


Tout n'est pas parfait donc et on reste d'ailleurs, en terme de philosophie, plus du côté de Super que de DBZ. Malgré cela, DBS:Broly revigore de manière inattendue la licence, lui confère une esthétique incroyable tout en remontant 4 à 4 les marches en matière d'animation. Après 2 films limite moisis et une série limite ratée, DBS:Broly met de côté l'originalité pour se concentrer sur l'essentiel: nous en mettre plein la vue avec des combats de ouf.

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le 17 mars 2019

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