Dreamworks & Dragons

Sorti le 31 mars 2010, Dragons était un film qui ne m'inspirait pas grand chose lors de sa sortie. Le design général des dragons (assez proche du design des récents "Spyro" d'ailleurs) ne me plaisant pas des masses et l'histoire s'annonçant comme ultra classique avait réussi à me convaincre de ne pas y aller.
Et me voila à regarder le film presque 2 ans plus tard, après m'être laisser tenter par une séance cinématographique avec ma petite sœur. Et force est de reconnaitre que si le film n'atteint pas les plus hautes cimes du studio Pixar, Dreamworks nous livre peut être ici son meilleur film.

Narrant l'histoire d'un jeune enfant vivant dans un village viking ou règne depuis des siècles une lutte sans partage contre les dragons, et qui va à force d'intelligence et d'ingéniosité réussir à dompter un dragon réputé comme étant le plus dangereux de tous, Dreamworks évolue ici en plein cliché, dans le plus balisé des récits mythologique qui nous offre tous les passages obligés du genre : du héros solitaire en quête d'identité qui finira par être adulé de tous, en passant par la confrontation au père, la relation amoureuse, l'entrainement intensif et le mentor. Mais sans les révolutionner, le film parvient tout de même à faire fi du classicisme de ses codes narratifs par une écriture intelligente, sans bout de gras et même réellement mature sur certains aspects, notamment la fin, qui surprend pour une production typée "jeunesse" de par son audace.
On n'échappe certes pas à quelques blagues qui ne feront rire que les gosses et à des personnages moins intéressants que d'autres mais ils ne sont que de maigre défauts face à un scénario qui parvient à nous captiver malgré son évidente banalité.

On doit ce très sincère travail scénaristique aux deux co-réalisateurs et scénaristes du film : Chris Sanders et Dean Deblois qui nous avait déjà offert le sympathique Lilo & Stitch alors que Chris Sanders officiait déjà sur des production Disney, notamment en tant que scénariste sur l'inoubliable Aladdin. Rien que ça.
Les bougres ne sont d'ailleurs pas en reste sur le plan visuel, les scènes de voltige à dos de dragon s'avérant fichtrement bien mise en scène, certes assez inspirées des scènes à dos d'Ikrans dans le fameux Avatar de Cameron, mais réellement jouissives et très bien découpées. Les séquences de bataille ne sont pas en reste avec des effets pyrotechniques impressionnants et de pures morceaux de bravoure.

Au final, ce "Dragons" se révèle être de l'artisanat dans le sens noble du terme, le genre de film qui ne prétend pas réinventé la poudre, qui assume l'universalité de son propos, qui croit à ses personnages et à l'univers qu'il dépeint et qui nous offre 1h30 de pure divertissement populaire.
Et personnellement, des films comme ça j'en veut tout les jours au petit déjeuner.
Sans compter que le genre "heroic fantasy" est très peut exploité dans le domaine de l'animation, vous auriez donc tord de vous privez de cette très sympathique heure et demie de que propose "Dragons".