Mais quel farceur ce Nicolas Winding Refn. En plus de faire un film super (j'en parle évidement plus tard), il arrive à mettre en place un plan marketing qui plait à tous le monde. D'abord avec les acteurs : Ryan Gosling, bel acteur qui va attirer la minette en chaleur, mais qui n'est pas encore catalogué comme "beau-gosse" exclusivement, ce qui ne répugne pas encore le cinéphile moyen. Puis, il choisit Carey Muligan, étoile montante du cinéma indépendant, petite anglaise plutôt que bimbo américaine, encore un choix judicieux. Et enfin, en touuut petit rôle, il choisit Christina Hendricks, actrice dans la série à succès Mad Men, touchant ainsi le public sériephile. Outre les acteurs, le thème supposé du film attire un public à dominante masculin s'attendant à voir un film de "tuning" et de course-poursuite, mais d'un autre côté le réalisateur promet une romance entre les deux héros qui doit amener l'adolescente jusqu'au cinéma. Le plus surprenant est que sa manière de filmé souvent applaudi par les critiques mais qui n'a pas encore basculé dans le mainstream attire un public que je qualifierai de "Télérama". Alors quel est ce film qui se cache derrière un plan marketing subtilement mené ?

Et non, ce n'est pas un film de voiture, c'est à peine s'il y a deux courses poursuite. Et non, il n'y a pas véritablement de romance entre les deux héros. C'est à un ovni dont nous avons à faire. Si je devais le rapprocher d'un genre, ce serait le film de gangster, mais alors un très très mauvais film de gangster. Alors non, ce n'est pas ça non plus. Le héros, dont on ne saura jamais le nom, n'a de morale que la sienne et cela sans limite. Il est cascadeur le jour, conducteur pour voyous la nuit. Tous son monde parfaitement organisé se voit perturbé lorsqu'il aide le mari, ex-taulard, d'une jeune-femme car il s'est pris d'affection pour elle et pour son enfant, pour un casse qui ne se déroule pas comme prévu. Il use de violence froide et calculée pour la protéger elle et son enfant.

Nicolas Winding Refn reprend certain des thèmes qui m'avaient plus dans Bronson : un personnage hors-norme, une violence théâtralisée, une distance et un second degré sur ce qu'il film. C'est un réalisteur qui à l'étoffe d'un Tarantino et qui mérite d'être aussi réputé que lui.
Eléonore_Tain
8
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le 2 juil. 2013

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7 j'aime

Léo Iurillo

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