Tout droit sorti d'une rupture, je me retrouve seul à 21h dans une salle secondaire pour les films bientôt retiré des cinémas.
Passionné de Japon je pense pouvoir trouver un attrait à ce film dont la bande annonce promettait déjà un rythme lent et particulier, bien différent de ce dont nous avons l'habitude, même nous français.


Tel un jeu on donne déjà ce que je pense être une bonne heure avant d'afficher le nom des acteurs principaux, comme pour signaler que ce film prendra son temps.


Ici vous pouvez spoiler


On suit le parcours tortueux d'une ancienne stars de la télé qui après la mort de sa fille revient à la scène théâtrale avec la particularité de créer des pièces où chaque acteur parle une langue différente.


Cette introduction nous montre sa femme Oto, une femme à l'esprit particulier qui invente des scénarios pendant l'acte sexuelle, que ce soit avec le héros son mari, ou d'autre tel une jeune star montante. Et Yusuke fini un jour par la surprendre. Et c'est de ça que va parler tout le film.


La peur d'un homme de perdre tout ses repères, ses souvenirs, ses habitudes si sa femme venait à le quitter, et qui décide d'accepter d'une manière qu'on pourrait qualifier de japonaise ou non, l'adultère comme essence de leur union, ou du moins ce qu'il reste.


Cependant sa femme décède brutalement, et l'on le retrouve deux ans plus tard, engagé comme metteur en scène pour un festival à Hiroshima. Il y rencontre Misaki qui sera son chauffeur, une jeune femme au passé trouble et très similaire à celui de Yusuke, portant une culpabilité immense en elle.


Et ce film tournera autour de cette cassette enregistré par Oto, ou elle lit la pièce en question à voix haute, que Yusuke et Misaki écouteront en boucle, se questionnant l'un l'autre sur l'origine respective de leurs malheurs.


Bien évidemment nous suivrons l'évolution de la pièce, le retour de la jeune star, déchue car mélé à des histoires sombre, mais le cœur de ce film c'est l'acceptation.


L'acceptation qu'il n'est pas responsable de la mort ni de sa fille, ni de sa femme. Qu'elle n'est pas responsable de la mort de sa mère et que bien qu'étant leur fardeau depuis si longtemps, il était temps de le jeter dans la neige et d'avancer.
Et bien qu'en arrière plan pendant tout le film, l'histoire de la pièce qui sera finalement jouée, reste elle aussi flou, mais dans le même propos, accepter et avancer.


Un film lent, plein de questions, plein de sous entendus, plein d'interprétations, un film sans fin réelle si ce n'est la suite de nos propres pérégrinations et culpabilités.


Un film qui ne fait pas du bien mais qui interroge


.

AhmedMacDougal
7
Écrit par

Créée

le 19 sept. 2021

Critique lue 177 fois

Ahmed MacDougal

Écrit par

Critique lue 177 fois

D'autres avis sur Drive My Car

Drive My Car
Grimault_
7

Sur le chemin de la rédemption

Après entre autres Senses et Asako I&II, Ryusuke Hamaguchi revenait à Cannes pour présenter en Compétition le déroutant Drive My Car. Un film fondamentalement intellectuel, qui parle du deuil à...

le 18 août 2021

100 j'aime

3

Drive My Car
EricDebarnot
9

Raconter des histoires ou conduire (il ne faut pas choisir...).

Adapter Murakami est un sacré défi, tant l'aspect quasi-intangible de ses histoires semble défier la nature même du Cinéma. Néanmoins, depuis le formidable "Burning" de Lee Chang-Dong, il semble que...

le 24 août 2021

49 j'aime

11

Drive My Car
BenoitRichard
5

trop désincarné

On peut se sentir parfois un peu seul quand, autour de vous, tout le monde ou presque porte un film aux nues sans que vous compreniez vraiment pourquoi. C’est le cas avec Drive My car le film du...

le 28 août 2021

46 j'aime

2

Du même critique

Drive My Car
AhmedMacDougal
7

Un film lent et subtile, bien japonais

Tout droit sorti d'une rupture, je me retrouve seul à 21h dans une salle secondaire pour les films bientôt retiré des cinémas. Passionné de Japon je pense pouvoir trouver un attrait à ce film dont la...

le 19 sept. 2021