Vinterberg a mis de l’eau dans son vin depuis Festen : fini le dogme 95, et par conséquent la caméra à l’épaule à nous donner le mal de cœur, la prohibition de la musique, des accessoires et des scènes dites artificielles ; finis aussi le pathos surabondant et les interminables conflits.


Pour autant, Vinteberg n’oublie pas d’où il vient et demeure de manière générale fidèle à lui-même: tension qui monte en puissance, acmé, nœud dramatique, catharsis demeurent, tout comme son éternelle influence du théâtre. L’ambiance aussi, imbibée d’alcool, de conflits latents, de lourds et graves silences et surtout d’une dépression persistante sous le patronat de ce sacré de Kierkegaard.


Mais ici, tout finit bien, si bien qu’on a envie de faire la nouba, au lieu de se couper les veines ; que le pathétique est mesuré et équilibré par le rire ; que le message, moins grave, devient didactique, simple, élémentaire - peut-être même trop d’ailleurs.


Avec un scénario assez simple dans sa construction, une idée de départ assez basique voire saugrenue, des personnages attachants en raison de leur faiblesse, mais une action emballante quoique prévisible apportant avec son grain de folie au milieu d’une terne et convenue vie scandinave, Vinterberg amuse et divertit – et c’est bien ce que l’on demande d’abord au cinéma.

Marlon_B
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le 23 déc. 2020

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