L'intérêt majeur de cette série B au scénario un peu faiblard, réside dans son casting international de choix.
Sous la caméra de Denys de la Patellière, réalisateur de l'excellent Un Taxi Pour Tobrouk, on voit défiler : Jean Gabin dans le rôle de Paul Berger, dit Paulo les diam's, en parrain du milieu parisien dans une histoire de trafic entre la capitale, Londres, Tokyo et Munich. Vous l'aurez compris, ça brasse à l'international. Tirée d'un roman d'Auguste Le Breton, ce film pèche par un manque de consistance scénaristique et une mise en scène disons le assez expéditive. Même Gabin ne semble pas toujours concerné, même si il demeure le grand Gabin quoi...


C'est malgré tout un plaisir non désavoué de le voir parader face à George Raft, mais aussi la présence de quelques seconds rôles de choix, de vraies tronches du cinéma populaire, comme Marcel Bozzuffi, l'allemand Gert Fröbe, Claudio Brook qui malgré sa british touch est né au Mexique, acteur entraperçu dans plusieurs séries B, mais également les français Claude Brasseur et Daniel Ceccaldi. Le casting féminin n'est pas en reste, avec excusez moi du peu, une palette assez alléchante de poupées charmantes : Nadja Tiller et Mireille Darc entre autres.


Alors dans le domaine de la distribution, pas de souci, ça brasse largement et c'est plutôt bon. En revanche quand il s'agit de donner de l'épaisseur à l'intrigue ça devient plus faiblard. De La Patelière semble pressé d'en finir, en assemblant maladroitement son kilomètre de pellicule avec une sorte de désintérêt dont le seul intérêt réside dans la mise en avant de figures de style et de quelques artifices pompeux. On a droit à des fusillades pas très bien chorégraphiées, à quelques confrontations de choix, le sommet étant atteint avec celle opposant Gabin et Raft, de longs dialogues vains et éculés où l'on raconte ce que l'on vient de voir à l'écran et même quelques poitrines dénudées généreuses dans deux strip-tease à endormir l’auditoire.


Souvent incapable d'apporter l'énergie nécessaire dont toute œuvre de ce genre a besoin, chose dont ce réalisateur est pourtant plutôt coutumier, son Taxi Pour Tobrouk demeure l'un des sommets du genre à la française, et ses quelques essais dans le polar sont plutôt réussis.


Malgré son manque de rythme et sa réalisation un peu molle, il reste la présence de Gabin et de quelques tronches du genre hexagonal et une photographie de choix qui rehausse un scénario un rien alambiqué qui a souvent tendance d'aller dans le zig quand il faut aller dans le zag.

Créée

le 22 juin 2017

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