Une réaction à chaudes larmes...

Il y a quelques mois déjà... Récit lointain d'une séance de cinéma un peu étrange.


C'est idiot. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas versé une larme au cinéma. Oui. j'avais été très ému, j'avais eu les yeux humides, j'avais ressenti des trucs forts, intenses. Mais aujourd'hui, c'était pour de vrai. J'ai pleuré. Avec la larme qui descend sur la joue, et tout... Tout ça pour un petit film français sans flics, sans armes, sans aventures, sans sang, sans épées, sans voitures de sports, sans bombes, sans bombasses... Juste... du vent dans les mollets.

Et là, je me demande : qu'est-ce qui m'est arrivé ? Pourquoi ? Pourquoi ici et maintenant, et pas l'autre jour ? ...Parce que du vent dans mes mollets, non seulement c'est une petite histoire qui témoigne d'une grande sensibilité de la part de sa réalisatrice, mais encore parce que pour une fois, c'était toute mes années d'enfance qui étaient là, reconstituées fidèlement : les téléphones fixes à cadrant, et les premiers téléphones sans fil. Les publiphones dans les bars. Goldorak, la Dictée Magique et les rollers-baskets. La machine à écrire. Mon cartable. L'école. Les vacances. La Renault 12. Dallas à la télé. Le vélo pliant de ma grande soeur*. Quelques images tournées en super huit aussi...

Alors la fin de ce petit film m'a achevé. C'était comme pour dire : c'était bien, mais ce n'est plus qu'un souvenir. Attention ! Pas de nostalgie gratuite ! On t'a offert un bref voyage dans le temps, juste le temps de se sentir bien, avec la vie devant soi, reprendre son souffle, et repartir d'un pas assuré et déterminé vers l'avenir. Certaines choses doivent finir, même les meilleures du moment, pour que les nouvelles soient encore plus prometteuses.

C'est ça aussi, le cinéma. La magie de voir renaitre les moments passés, presque comme si on les vivait à nouveau une deuxième fois. C'est con, vraiment de pleurer à chaudes larmes au cinéma. Mais qu'est-ce que ça fait comme bien !




...
*Ah, puis, j'oubliais : il y a eu aussi Kate Bush à la radio, la vielle chaine hifi qui pèse 20 kilos, avec la platine 33 tours et les deux lecteurs de cassettes... le vieil avion de manège... etc. etc. etc.