Duma
6.1
Duma

Film de Carroll Ballard ()

Un conte, un voyage, un coup de coeur.

Duma a été l'une de mes grandes surprises en 2015, car oui, j'ai mis du temps pour le regarder. Il faut avouer qu'on ne le voit mentionné nulle part et qu'il ne se vend clairement pas tel qu'il est réellement. Je me souviens avoir lancé le film, sans autre espoir qu'un simple divertissement semblable aux téléfilms d'amitié entre un enfant et un animal. C'est d'ailleurs précisément la direction que prenait le film en nous attendrissant dès le début par les adorables cris du guépard, et surtout du bébé guépard. Non, franchement, c'était assez mal parti. Comment peut-on en arriver à avoir le coup de coeur, du coup ?


Et bien comme pour tout, il y'a évidemment les qualités techniques, artistiques, scénaristiques et les qualités interprétatives qui sont à prendre en compte. Mais dans mon cas, c'est une histoire qui a fait écho à du vécu personnel (car oui, j'ai vécu en Afrique comme d'autres milliards de personnes). Si je dois retirer cet aspect là, le film mérite toutefois un petit 7/10 grâce à quatres aspects qui m'ont surpris dans leur développement.
- La beauté du conte et des images
- L'histoire qui se cache derrière l'histoire
- Les interprétations qui ne se limitent clairement pas aux clichés de l'enfant et de son animal
- Il s'agit surtout d'un voyage initiatique


A cela pourtant déteignent des défauts comme le côté enfantin et édulcoré qui évite la concrétisation du danger qui entoure le voyage. Ou encore le fait qu'un simple enfant soit plus résistant qu'un habitant local, bien que ce point puisse réellement s'expliquer. Ou les grands défauts de rythmes du film qui ne permettent pas de tirer suffisamment profit du voyage, véritable intérêt de tout ceci.


Non, pendant une bonne partie du film on suit le schéma de l'animal sauvage recueilli et élevé. Un animal qu'il faudra donc relâcher un jour. Une manière pour le père d'apprendre à son fils le véritable sens du mot responsable. Hélas, un malheur touche la famille qui quitte sa ferme pour rejoindre la grande ville. Et ce n'est qu'après ça que le voyage débute réellement et que le film offre son intérêt. Le spoiler ci-dessous vous offre mon interprétation du film et la raison pour laquelle il m'a particulièrement plu.


Lorsque le père de Xan meurt, son monde s'effondre littéralement. Il est obligé de quitter sa vie extérieure à la grande ville pour s'y rendre, dans un cadre de blanc bien friqué comme il en existe toujours en Afrique du Sud. Dans une pareille situation, il en vient à rejeter le monde et ses origines dans un tout autre but : permettre à son guépard de retrouver ses propres racines. C'est ici que le film délivre un message différent des films du genre. Le garçon n'agit pas comme un propriétaire, mais comme un membre de la meute du guépard, comme un frère et parfois comme un père. En faisant particulièrement attention à ce dernier point, on voit bien que la vision du père se traduit dans tous les actes du garçons qui vit dans ce voyage sa propre introspection. En voulant rendre la vie sauvage à son animal, il se cherche également, s'inspirant de ce que lui avait appris son père pour avancer jusqu'à son but. A tel point que l'animal devient secondaire, remplacé par un nouveau personnage qui fuit lui aussi la grande ville.
Son voyage s'achève réellement dans le village de ce second personnage lorsqu'il retrouve les racines qui l'attachent à cette terre, les liens familiaux. En voyant son ami de voyage - père de famille - frôler la mort, il achève son propre deuil. Tant celui de son père que du lien qui le liait à son animal auquel il dit adieu après cela.


Le message que délivre le film n'est pas celui d'un père qui apprend à son fils, dans les larmes, qu'il doit se séparer de son animal chéri. C'est au contraire le fils qui apprend par un voyage introspectif à se détacher des choses et des possessions. Tout au long du film, on le voit quitter un environnement riche pour perdre lentement chaque morceau de son passé jusqu'à pouvoir se redécouvrir et rentrer là où il est chez lui.


Il s'agit sincèrement d'un film plus intéressant qu'il n'y parait, si toutefois on se donne les moyens d'observer et d'être réceptif. Il n'en reste pas moins que la longue introduction vers ce voyage aurait pu s'effacer plus rapidement que ça.

Nanoyo
9
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Créée

le 17 oct. 2015

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