Il y avait tout pour faire The Film, peut-être même pour quelques années au vu du potentiel XXL. J'y croyais de la bande-annonce jusqu'au casting, en passant par la trame du livre. Mirage ! Dune sonnera malencontreusement comme un pétard mouillé.
Mon désaccord est profond quand à l'appréciation du grand public. J'ai été leurré par le 7,7/10 de moyenne sur Sens Critique, happé par un gros lombric sous sa monticule. En soit, l'explication de l'univers et le concept de l'épice comme bien précieux formaient un premier passage obligatoire. J'ai eux des heurts en revanche sur la diction du scénario qui suit derrière. On se dit que film va enfin décoller façon Mad Max après l'intro. Que dalle, les gros plans et les scènes traînent en longueur. On attend, on attend... Zimmer meuble la narration par moments. Il aura le champ libre, mais lui aussi choppera un coup d'insolation avec une musique pas toujours calibrée. Dans une ambiance similaire, James Horner était nettement meilleur que son homologue pour sa bande son dans Troie.
Pas grand chose à redire sur le visuel au point. Villeneuve fait bon usage de l'environnement à sa disposition. La planète Arrakis nous offre un spectacle lumineux grandiose et les vers de sables sont d'excellents monstres. Un Sans un Bruit géant, les pas tambours font attirer les bestiaux ensevelis. Les Harkonnens ça passe aussi, sauf que les antagonistes sont à l'image du film peu reluisant en émotions. C'est du Kaamelott tout craché à deux mois d'intervalle. Le titre est survendu et il y a un manque flagrant de sentiments à l'arrivée. Les liens familiaux sont mal tissés autour de Paul Atréides. Sans être un fan inconditionnel de science-fiction, Interstellar me paraît nettement plus complet que Dune. Chalamet est chamallow, il n'a pas les épaule taillées de McConaughey pour un rôle principal de cette trempe.
Que reste-il ? Les dialogues sont assez pauvres, les combats manquent d'envergure. On se tourne alors vers Zimmer et sa partition en dents de scie. Plus on s'éloigne de la caméra et mieux le spectateur se porte. Les prouesses technologiques et l'admiration pour l'arrière-plan désertique occuperont les 2h35 sur le rectangle blanc. On ira voir la suite quand même, qui je l'espère prendra un véritable envol attendu.