La planète Arrakis, entièrement recouverte de dunes, recèle une substance très convoitée. L’Épice procure des facultés mentales et physiques surhumaines. Le Duc Leto Atréides est désigné par l’Empereur pour exploiter ce territoire précieux aux multiples dangers. Sa concubine Jessica et son fils Paul, garçon aux pouvoirs singuliers, l’accompagnent.
Denis Villeneuve ne craint guère les défis. Après avoir donné suite avec brio à Blade Runner, le voilà marchant sur des sables mouvants. Le cycle romanesque de Frank Herbert porte en lui la malédiction des adaptations, engloutissant en leur temps le travail d’Alejandro Jodorowsky, puis de David Lynch.
Grâce à son talent et aux moyens actuels, le Québécois téméraire garde pied et permet aux profanes de s’initier à ce culte de science-fiction. Son récit demeure lisible au sein d’un décorum impressionnant. Inspiré par le Wadi Rum jordanien, il crée en plein désert une cité rupestre protégée du soleil et des ennemis par des murs plus que massifs. Ses vaisseaux géométriques évoquent aussi un bestiaire mécanique allant des fusées papillons aux hélicoptères libellules. Quant aux fameux lombrics voraces, leur bouche dentée et profonde rappelle l’œil menaçant de Sauron. Un univers grandiose qui écrase parfois les personnages, engoncés dans l’épique et le tragique.
L’humour n’a pas sa place ici. Les thématiques abordent les guerres de religions, les revendications féministes le plus souvent voilées, ainsi que le réchauffement climatique. Dans ce futur dystopique, il n’y a à boire que de la sueur et des larmes.
Sur cette route caillouteuse, il manque peut-être la folie furieuse d’un Mad Max pour tout emporter. Mais n’oublions pas que « ce n’est que le commencement ». Si le succès est au rendez-vous, ce qu’on lui souhaite, l’histoire ainsi posée pourra se poursuivre et passionner.
(7/10)
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