OMG IL PRANK 400 000 SOLDATS SA TOURNE MAL (EXPLICATIONS)

On va pas se mentir, ça va pas être évident d'être super objectif vu que je suis un fan inconditionnel de Cricri mais cette critique le sera le plus possible. T'façons ça fait putain de 3 piges qu'on attend ce film donc l'attente était super élevée, genre une micro erreur et c'est la douche pour le plus grand réalisateur de tous les temps, juste derrière Michael Bay évidemment, j'ai une image de beauf du 7ème art à préserver mon p'tit gars...


Donc pour son 10e long métrage, Nolanou nous plonge en pleine seconde guerre mondiale, durant le sauvetage de Dunkerque où genre t'avais masse rosbif coincé sur la plage de cette bourgade ch'ti encerclée par les boches qui attendaient les bateaux de la Navy pour rentrer chez eux, attendant aussi de se faire canarder par les bombardiers de la luftwaffe ou d'autres trucs sympas du même genre. Voilà vous savez tout sur cette opération.
Nolan décide de raconter cette histoire sous trois angles différents : la terre, à travers les yeux d'un jeune soldat britannique ; la mer, en suivant un père marin d'eau douce genre pas un milouf qui vient du Royaume-Uni pour aller sauver les troupes alliées sur la plage française ; et dans le ciel, avec ce bon vieux Tom Hardy en pilote anglais.
Et là où on reconnaît le génie nolanesque, c'est sur le travail sur le temps. Depuis ses débuts dans le cinéma, le temps est toujours un élément conducteur des films de Nolan : du montage à l'envers de Memento en passant par la question de la relativité dans Interstellar jusque dans les musiques de Zimmer, le morceau "Time" dans Inception, la scène des "montagnes" de la planète maritime d'Interstellar rythmée par un son d'horloge, son que l'on retrouve à nouveau tout le long de Dunkirk, bref le temps c'est une notion importante chez Christopher. Et même dans un film de guerre, qui pourrait n'être qu'un simple film de guerre dans le style Private Ryan ou Thin Red Line, et bah le type te case une timeline travaillée, enfin il aurait sorti un twist à la fin ça m'aurait pas étonné, genre même si c'est l'Histoire con un gran H, que ça s'est vraiment passé, bah le mec te rend ça plus original qu'un récit linéaire chronologique (je sais jamais trop je m'adresse à qui dans mes critiques du coup je sais jamais trop si je dois trop en dire, si toi aussi tu trouves qu'il y a trop de fois le mot "trop" dans cette parenthèse, c'est que tu es quelqu'un de bien, xoxo).


Mais là où le film possède un gros défaut (sacrilège il ose critiquer Nolan bouuuh Satan Satan), c'est justement dans son récit. En gros tout le long on suit les péripéties de nos personnages, dans des séquences toujours plus intenses, on est vraiment au cœur de l'action, en apnée constante à cause de cette tension extraordinaire que le réalisateur réussi à créer (et notamment grâce au travail de Zimmer, alors ok on a peut être pas des morceaux épiques à la Interstellar écoutables sans l'image, mais ses compositions électroniques en crescendo avec un rythme sanguin créent une tension monstre, genre dans cette atmosphère carrément tendue (je ne possède pas de synonyme du mot tension du coup je tricote tel Ronaldinho dans la surface), la musique fait tout (et je peux relancer ma thèse que la musique du film fait 70% du film), si tu l'enlèves (bon et que tu enlèves le meilleur monteur de la galaxie (et si vous doutez de cette affirmation, re-matez vous la fin de The Dark Knight, à partir du moment où le gosse de Gordon crie 3 fois Batman, la séquence la plus bandante de toute l'histoire du cinéma (avec le début de Star Wars 1977 évidemment (ça part en inceptionenthèse, après c'est en rapport avec le sujet, mais je vais galères à toutes les refermer), et le début de Cars avec la musique de Sheryl Crow, remède efficace quand vous perdez confiance en vous, enfin je pourrai continuer de vous trouver des séquences dans le style, ya aussi le début de Batman & Robin par exemple, mais je suis pas là pour ça bordel de merde)), y a plus rien d'intense. Du coup le film se contente seulement (enfin ça fait bâtard de dire "se contente seulement" parce ça reste très fort), de mettre bout à bout ces séquences de tensions, et au bout d'un moment ça devient presque lassant. Le film est court, donc t'as pas vraiment le temps de t'ennuyer, mais c'est tout de même redondant au bout d'une heure 10, juste avant de se rendre compte que la chronologie est plus intéressante qu'elle n'en à l'air. Et c'est vraiment son seul défaut, c'est qu'il ne se renouvelle pas suffisamment avant la fin. Fin qui d'ailleurs est encore une fin à la Nolan (oui le mec est tellement famous qu'il a un type de fin à son nom), vous voyez c'est ce genre de fin où t'as une voix off d'un type qui fait un discours badass pendant que t'as des plans de différentes actions parallèle, le tout sur une musique entraînante archi stylé, ce genre de fin copié par tous les gros films américains mais que ça fonctionne jamais avec eux, dernièrement Wonder Woman tentait ça, mais miskine elle a fait un bond au dessus de Paname ça a tout tué tellement ça puait la merde.


Mais pour moi, ce film est surtout un pari de la part du cinéaste. Dans toute sa filmo, on retient surtout de Nolan des intrigues complexes, mais jamais trop la réalisation. Nolan est réputé pour être simple et efficace, des plans simples sans trop de prises de risques, mais qui fonctionnent toujours. Mais dans ce film, il prend des risques. Il filme cet univers avec une maitrise du cadrage et de la lumière (Hoyte Van Hoytema, déjà dir. phot. sur Interstellar) qui prouve que Nolan n'est pas seulement un cinéaste du récit, du rythme, mais qu'il est doué partout (un tel suce-boule je fais, mais en même temps ya des plans pouloulou, genre vers le début, t'as des bombes qui tombent sur la plage et t'as le jeune anglais qui se couche sur le sable, le visage au premier plan et les bombes chutant en second plan, ce plan est d'une intensité, d'une force et d'un génie !). Que ce soit sur la terre, avec des plans à la Better Call Saul, où la caméra est totalement éloignée des personnages que l'on suit qui paresse comme juste des silhouettes face à l'horizon ; dans l'eau, avec des scènes sous-marine qui pourrait rendre jaloux James Cameron : et surtout dans le ciel, les séquences de poursuites en avions sont carrément oufs, on sent une influence Star Wars, rien qu'avec le son assourdissant des chasseurs rappelant celui des TIE Fighter, mais on oublie pas que George Lucas s'est lui-même à la base inspiré d'images d'archives de la seconde guerre mondiale pour réaliser ses séquences de batailles spatiales en 77.


D'ailleurs niveau sound design, comme d'hab c'est une tuerie. Le mec va encore repartir avec les 2 Oscars dédiés au son calmement. Le bruit froid des balles perforant le métal des bateaux, les cris des soldats, le bruit assourdissant des bombes tombant sur la plage, tout est d'un réalisme cru qui rend les scènes encore plus frappantes et glaçantes, augmentant encore plus la tension qui s'exerce, j'aime pas ce genre de phrase en mode Proust, déjà je suis de moins en moins drôle alors si en plus je commence à bien parler, ça va vraiment être chiant de lire ces critiques, désolé mes poulets.


Après je m'attendais à ce que ça se tourne vraiment en film patriotique pro-brexit #lesfrançaiscestdescacas mais au final ça va, ça reste très objectif, ya quand même des personnages qui passent pour des gros tarbas, mais quand il est question de survivre, l'homme change. Parmi ces personnages, on a pas de vrai protagoniste, même si l'action est plus centré sur la team Fionn Whitehead / Harry Styles, et ce dernier est d'ailleurs très bon, mais perso je l'ai jamais douté. Après le film possède très peu de dialogues, mais le jeu d'acteur est très important, notamment dans les regards et la subtilité des expressions que les personnages dégagent. Là dessus, Kenneth Branagh et Mark Rylance sont très bons. Après, Cillian Murphy a vraiment un petit rôle au final, et Tom Hardy n'est pas non plus mis en avant, mais bon il a quand même le rôle du personnage le plus swaggé du boule donc ça va, les derniers plans où il vole sont tellement beau, genre fond d'écran macOS limite.


Donc on est clairement sur du film de qualité, genre limite chef-d'œuvre quoi, parce que c'est ce genre de film qui te fout une leçon de cinéma. T'as beau pas aimer, tu peux que te dire que c'est tout de même impressionnant, enfin le type il est arrivé à Dunkerque, il a posé ses couilles, il a ramené 2-3 destroyer, des milliers de figurants, il a tout fait péter en vrai, enfin sérieusement est-ce qu'il y a un réa qui a autant la classe que ça ? C'est le vent que j'entends ? C'est bien ce que je pensais. Après c'est sans doute pas son meilleur film, mais il reste très personnel malgré le sujet historique et reste tellement excellent, il fout la haine ce type. Bon par contre tu te dépêches de faire ton nouveau film, et pas un James Bond stp. Nique.


Bon par contre on remerciera UGC qui nique la moitié un quart de l'image en scope, à cause d'eux je serai obligé d'aller le revoir en Imax, bravo à vous clap clap clap

deuxtrentecinq
8
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le 20 juil. 2017

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