Le digne mariage de l'Histoire et du cinéma

De tous les films de Nolan que j'ai vu, ce dernier est le bien le premier d'un genre vraiment différent. Sans insinuer que tous les autres se ressemblent, ce qui est faux, c'est vraiment avec celui-ci que j'ai l'impression de changer de registre. Nolan semble partir dans une autre direction en filmant, non pas une mais bien trois histoires entremêlées dans l'Histoire. Grosso modo, on a les soldats sur la plage, les civils sur un bateau et un pilote dans un avion. Trois histoires avec chacun son propre rythme et ses propres héros.


Des gens particulièrement pointilleux ont relevé que Nolan avait pris des largesses avec l'Histoire notamment quand au rôle de l'armée française mais nous ne sommes pas ici pour foutre Nolan en procès. Lui, nous raconte son histoire. Et, premièrement, on parle bien d'une déroute militaire sur les côtes françaises où français, anglais et autres alliés s'opposent aux allemands. Ce qui est assez magistrale dans ce film, est que l'ennemi n'est jamais montré (sauf deux-trois avions ennemis), on ne voit aucun ennemis. L'art de la mise en scène de Nolan est sans égale, comme toujours. Entre des gros plans à couper le souffle et des plans serrés justes, on est servi sur la photographie.


On suit donc trois "groupes". L'un de trois soldats qui ne souhaitent que s'échapper de cet endroit, l'autre de trois civils qui font le chemin inverse pour aller sur le front et sauver le maximum de soldat et enfin le pilote sur lequel vont bientôt reposer les espoirs des deux autres groupes pour survivre. Leurs arcs narratifs n'arrêtent pas de se croiser. Petit à petit, les scénarios forment un tout qui se mêle dans l'Histoire.
Du côté du casting, on a que du très bon. Entre un Hardy déterminé et un Murphy traumatisé, Nolan ouvre son casting a des petits nouveaux qui se fondent très bien dans leurs rôles comme Whitehead et Styles. Ce dernier, bien que déjà connu, s'ouvre un boulevard dans le cinéma avec un premier rôle pareil. Comme Whitehead, il nous montre bien qu'il est plus qu'une simple belle gueule.


Le film est plus bien rapide en terme de rythme que ce à quoi Nolan nous a habitué mais cela n'est en rien un point faible du film. On est vraiment pris dans le film et on se laisse guider par la narration.
J'admet que c'est loin d'être mon film préféré de ce réal, mais clairement, il y a indéniablement du talent là-dessus !

BlackHornet
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le 2 août 2017

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BlackHornet

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