Le père Nolan, une fois encore, veut nous en coller plein les mirettes, mais avec cette fois, en plus, une grosse bande-son !
C'est pesant, laid, crispant, et au final --- compte tenu du ramdam autour de ce film --- attristant.
Quand je dis "laid", je parle de l'ensemble et du résultat.
Car il y a de très jolis plans (avions, plages...), de très belles scènes (mêmes courtes : le pimpant petit bateau de plaisance allant en France et croisant un navire de guerre décati en revenant, par exemple) ; toutefois, le bilan est aussi désastreux que celui des alliés à Dunkerque : on est dans le rouge (qui n'est pas la couleur dominante du film ; Môssieur Nolan a voulu nous présenter un film de guerre sans sang, le snobinard).
Que voulait-il d'ailleurs, ce triste Sir ?
( attendez... il va bien être anobli après tous ces efforts ! )
Un vague récit, trois intrigues, avec beaucoup de réalisme historique, s'accorde-t-on a dire.
( corrigez-moi ... fouettez-moi avec une bouée de sauvetage ... si je m'égare )
Mais... les morts sur la plage après une attaque de Stukas : pas de trous autour ; pas de corps abîmés, encore moins déchiquetés ; des survivants à 2-3 mètres et à la pelle..
( Nolan veut nous faire savoir que les soldats ont soif et font caca ; la mort qui frappe, en revanche... )
Mais... les garnements improvisés brancardiers et se frayant un passage sur le ponton alors que le bateau se tire ; PAS UN MOT pour demander aux soldats qui les bloquent de s'écarter ??!
Mais... la jauge du Spitfire de Farrier (Fortis 1) qui en a pris plein la gueule sans que la carlingue, elle, n'ait morflé...
Mais... le bateau "infirmier" qui se chope on ne sait quoi dans le bide et qui coule aussi sec
Mais... le gosse qui se retrouve dans la cale, l'arrière du crâne en bouillie, après un pugilat de deux secondes
Des Spitfire, Georges. Le meilleur avion de tous les temps ! (...) Moteurs Rolls Royce Merlin. Pas de plus joli son à entendre ici.
Et bien sûr : Kenneth Branagh pour jouer le gradé anglais !
À ses côtés, James d'Arcy ; Daniel D. Lewis et Ralph Fiennes ne devaient pas être disponibles pour servir Sa Majesté...
Car Dunkirk est avant tout un film patriote --- pourquoi pas (ça nous ferait du bien de l'être un peu !) ---, avec fatalement de la lourdeur, mais aussi et (malheureusement) surtout ce qu'il faut de récit et de montage finasseurs pour plaire au cuistre ; également une savante dose de "survival" pour faire triquer les sinoques ; j'en oublie sans doute...
Et donc cette musique omniprésente et assourdissante qui ne fait que mettre au jour la faiblesse de l'ensemble.
Bref, un bon "petit" film vénal (en mode sourdingue) comme sait si bien faire St Christopher.