Tony Gilroy. Voilà un nom qui en impose. Pas parce qu'une grande carrière de cinéaste le précède. Il n'avait à ce jour réalisé que Michael Clayton en 2007, au demeurant un film peu exceptionnel. Mais il n'est ni plus ni moins que le scénariste de L'Associé du Diable et surtout de la trilogie Jason Bourne.

Avec Duplicity, il réunit pour sa seconde réalisation Julia Roberts et Clive Owen à l'écran (un couple ayant déjà fait des étincelles dans Closer, entre adultes consentants) dans cette histoire follement excitante d'ex-agents secrets doubles, tombés amoureux au cours de leur mission respective, décidant de s'unir pour tenter de plumer une multinationale. Ils nourrissent en effet l'espoir de réussir à voler une formule miracle à l'entreprise dans laquelle Julia s'est fait embaucher dans le but de la revendre à prix d'or à une société concurrente. S'en suit un jeu de chat et de la souris où les deux amants devront faire attention à ne pas être découverts et encore plus à ne pas être trahis. Difficile de faire confiance après tout quand son équipier est un pro de l'entourloupe avec qui on couche. Et surtout pour qui les sentiments peuvent être une arme à double tranchant !

Las, malgré un script alléchant, Duplicity tient modérément ses promesses. Non pas que la mise en scène manque de charme. Au contraire, elle est pleine d'élégance et de maîtrise, efficace et dynamique quoiqu'il manque parfois un chouïa de nervosité. Le problème est ailleurs. Il vient du fait qu'on n'y croit tout simplement pas. D'une part parce que la narration se nourrie de flashbacks déstabilisants au point que le spectateur est obligé sans cesse de raccrocher les wagons s'il ne veut pas se perdre dans l'histoire. D'autre part parce que le labyrinthe que construit Gilroy semble prendre trop d'importance pour permettre au cinéaste de s'intéresser concrètement à ses personnages.

Reste un humour noir décalé et une ambiance aussi cabotine que sexy malgré le manque de folie des acteurs (un brun de tension sexuelle aurait aidé sans nul doute) permettant de passer un bon moment devant le film, dont la fin, twist final trop facile, trop prévisible, laisse un arrière-goût qu'on aurait bien voulu moins double.
Kelemvor
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le 20 mai 2012

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