On nous dit toujours que les jeunes d'aujourd'hui sont blindés, qu'à force de regarder des émissions extrêmes à la télévision ils sont revenus de tout, mais pour les enfants de ma génération, à savoir les années 80, il a quand-même existé un film comme E.T. ! Et ça, il ne faut pas le négliger !

Déjà à l'époque, j'avais eu une trouille magnifique.
Je l'avais regardé un soir chez ma marraine, qui ne se doutait pas du traumatisme que ça allait engendrer. Je n'ai pas dormi de cette mémorable nuit, où j'étais dans le canapé du salon, complètement paniquée à l'idée que des scientifiques viennent me découper en rondelles, ou pire, que E.T. sonne à la porte de ma maison pour devenir copain avec moi.
Je le trouvais affreux et terrifiant.
Qu'on ne vienne pas me dire que sa bouille respire la bonté, je n'ai jamais réussi à m'habituer à son cou parabolique et à ses yeux en boule de billard.

Je le visionne pour la seconde fois aujourd'hui, plus de 15 ans après.
Et je pense presque la même chose : on passe d'une scène flippante (les gros tubes pour entrer dans la maison) à une scène bouleversante (E.T. dans la bac à congélation), à une autre scène qui fait pleurer (les adieux trop badants) et même les scènes drôles sont sinistres (non mais E.T. déguisé en poupée, ça ne vous donne pas une impression morbide, à vous ?).

Normalement, quand des parents divorcent, ils offrent un chien à leur fiston pour faire passer la pilule. Mais comme Elliott avait déjà un specimen d'ami à quatre pattes, il fait plus fort et se lie avec un extra-terrestre !
Il faut dire que ses copains humains sont des imbéciles (ah mais non, en fait ils sont gentils lorsqu'il faut se liguer contre les adultes) et que sa petite soeur est crispante.
En plus, Papa est au Mexique avec sa gourgandine, ça donnerait envie à n'importe qui de mettre le bazar dans la maison bien rangée avec un ami un peu ahuri.

Enfin, revoir ce film m'a permis de mieux apprécier tous les clins d'oeil de "Super 8", les gamins qui pédalent sur leur vélo de furieux (pour l'époque) et les rais de lumière qu'on ne savait pas supprimer à l'image, ces histoires de gosses intrépides qui savent mieux que les adultes faire preuve de sensibilité et de courage et de tolérance et de subtilité et de etc... que les adultes bornés et si prompts à vouloir dissimuler les phénomènes paranormaux au monde entier.

Une dernière chose : il faut regarder le film avec le sous-titrage en anglais pour les sourds ! Le moindre bruit est retranscrit, et les didascalies pour donner l'intonation des voix sont, comment dire, ... créatives ! Ajoutons que le transcripteur prend de grandes libertés avec le dialogue initial, et vous allez passer un bon moment.
Juste un petit exemple pour la route. Lorsque le grand frère, au volant de la camionnette, répond à son frangin qui veut reprendre E.T. des mains des laborantins, il ne lui dit plus un quelconque "Je fais ce que je peux pour aller plus vite" mais tout simplement un magistral "Son of the bitch" bien senti. Avoue que tu es jaloux !
HomoFestivus
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le 8 févr. 2013

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