Eastern Boys est de ces films, voulant se démarquer par une envie d'originalité, qui au final ne prend pas.
Ce n'est pas non plus le film réaliste et froid que son décor, son thème ou sa mise en scène peuvent laisser craindre, mais il n'est pas non plus tout à fait le film onirique et hypnotisant que l'affiche ou la bande-annonce semblaient promettre.
Ce film est estampillé « film d'auteur ». Dès les premières minutes, nous avons une vision sans musique ou paroles de la gare du nord. Minutieusement filmée, intéressante, mais trop longue pour être une scène d'exposition. On comprend son utilité (présenter les personnages et reproduire le désir et l'attente du personnage principal) mais c'est trop long pour des images qui ne sont pas spécialement belles. De la même façon, filmée des avions dans le ciel de banlieue de façon très contemplative, cela n'aide pas à mieux cerner la psychologie des personnages, cela n'apporte rien dans l'histoire, cela permet juste un temps mort dans un film qui est déjà très lent...
Le spectateur attend avec impatience, la fameuse rencontre entre Marek et Daniel, qui au final restera assez décevante, tant par la convenance de la mise en scène que par son manque d'originalité.
Nous avons une musique minimaliste répétitive, d'une monotonie déconcertante, reprenant durant tout le film de simple notes de violoncelle, faisant grincer les dents, mit à des moments parfois inappropriés ; de longs plans séquences qui au final ne font pas avancer le film, comme cette fin d'une lenteur insoutenable, où nous attendons l'arrivée des deux protagonistes durant plusieurs longues minutes. Ces longs plans séquences, viennent casser le rythme, qui lui, est inégale, passant de scènes dynamiques à des séquences apathiques, ennuyant le spectateur par ses disparités.


Au final, beaucoup de bonnes idées, comme la relation changeante entre Marek et Daniel, se rendant compte que son désir envers ce garçon change, à en devenir une liaison père fils et non plus une relation intime. Mais le tout est trop maladroitement réalisé, laissant au final les spectateurs sans réelle attente, enlevant le suspens du scénario, et ajoutant trop de scènes lentes et répétitives pour rien. Cependant, c'est quand même une belle tentative cinématographique qui laisse à penser que la carrière de Campillo ne fait que commencer.

GentilhommeO
4
Écrit par

Créée

le 1 sept. 2015

Critique lue 443 fois

1 j'aime

1 commentaire

GentilhommeO

Écrit par

Critique lue 443 fois

1
1

D'autres avis sur Eastern Boys

Eastern Boys
HugoLRD
9

CLAQUE

Pour la énième fois, ne pas se fier à une bande-annonce. Car pour Eastern Boys, ce trailer annonçait un petit film intéressant, mais aussi très bizarroïde et plutôt inégal. Mais Eastern Boys est...

le 13 avr. 2014

49 j'aime

17

Eastern Boys
phapping666
5

Super Pédé à la conquête de l’Est

(Je mets 5/10, parce que je ne sais pas quoi mettre d’autre et que c’est la note la moins significative. Des spoilers par milliers.) Robin Campillo sait ce qu’il fait. Il maîtrise parfaitement ce...

le 7 avr. 2014

30 j'aime

2

Eastern Boys
Sergent_Pepper
7

L’hagard du Nord et le lascar de l’Est.

Les deux premières séquences d’Eastern Boys sont particulièrement impressionnantes. La première, dans la Gare du Nord, dissèque, en adoptant le point de vue des caméras de surveillance, le ballet...

le 16 mars 2015

25 j'aime

2

Du même critique

Maps to the Stars
GentilhommeO
7

Do You Have A Map To The Stars ?

Ahh Hollywood, ses stars qui ne ressemblent à aucune autre, ce soleil qui semble être différent de celui qu'on retrouve ailleurs. Tout parait surnaturel à L.A. Les maisons, la nourriture, les...

le 1 sept. 2015

2 j'aime

Interstellar
GentilhommeO
7

Gravity Version Pseudo Intellectuel. (SPOIL)

Un film de science-fiction pour Nolan ? Cela va forcement encore nous brouiller le cerveau. Après nous l'avoir définitivement lobotomisé avec Inception, il revient à la charge avec Interstellar. Ce...

le 7 déc. 2015

1 j'aime

The Grand Budapest Hotel
GentilhommeO
7

Critique de The Grand Budapest Hotel par GentilhommeO

C'est couronné du Grand Prix du jury à la dernière Berlinale que le nouveau film de Wes Anderson se présente à nous. Fer de lance d'un certain cinéma indépendant aux côtés de Noah Baumbach, inventeur...

le 1 sept. 2015

1 j'aime