Qu'est-ce qu'il est plaisant et agréable de voir une comédie romantique fraiche, bien écrite et servie par des comédiens plus que concernés. Surtout quand on ne s'y attend pas forcément, comme ce fut le cas pour moi. Ce n'est pas vraiment le genre de film que j'affectionne tout particulièrement, enfin je veux dire par là: si pourquoi pas (vu que j'ai la curiosité de tout regarder au cinéma) mais de manière modérée.
D'ailleurs, à peine j'ai commencé ma critique, et j'ai déjà collé une étiquette quelque peu erronée: Easy Girl ressemble plus à une comédie de moeurs qu'à une romance à l'eau de rose. Puisque l'amour naissant entre les deux individus tarde vraiment à pointer le bout de son nez. Ce qui participe au côté imprévisible de l'oeuvre.
Effectivement, durant la première demi-heure, et à plusieurs reprises j'ai cru avoir anticipé les évènements et autres situations se produisant durant ce laps de temps, alors qu'en fait pas du tout, l'histoire prend une toute autre tournure. Alors, cela peut paraitre gentiment bordélique voire hésitant aux premiers abords, néanmoins cela m'a plu puisque, le scénario n'est pas trop linéaire au bout du compte.
Un peu à l'image du personnage principal et des relations qui gravitent autour d'elle. Chaque rencontre qu'elle fait, c'est comme un nouveau départ, d'où cet aspect assemblage de vignettes plus que prégnant.
J'ai beaucoup apprécié l'univers et le ton du film. Le cinéaste a su trouver un juste équilibre, dans la mesure où il ne verse pas dans les extrêmes (trash d'un côté ou mielleux de l'autre), pour dépeindre les vicissitudes d'Olive et de ses camarades.
Pour ce qui est du casting, tout le monde est à sa place, il est quasiment parfait, mais la véritable star, celle qui sort du lot, c'est Emma Stone. Jusque là, l'actrice jouait des seconds rôles plus ou moins marquants. Ici, c'est complètement diffèrent, elle tient le long métrage sur ses frêles épaules. Et pour ne rien gâcher, la réalisation tient la route (je pense notamment au plan séquence lors de l'introduction).
Puis, ils ont eu l'excellente idée de finir le film comme dans Breakfast Club. C'est-à-dire le point levé avec en fond sonore Don't You (Forget About Me) de Simple Minds. L'ultime référence qui fait bien plaisir. A ce propos, je trouve l'emploi des clins d'oeils justifié car le personnage principal s'adresse directement à son auditoire. Autant les clins d'oeils gratuits m'agace, autant là je les trouve bien ancrés au sein de l'histoire.
En conclusion, Easy Girl est une très bonne surprise, sortie de nulle part, qui a le chic de mettre la patate. Au vu de la morosité ambiante du moment, c'est à voir et à revoir sans aucune modération !