Objet culte, le premier film de Dennis Hopper, Easy rider, est une quête hallucinée carburant à l’essence, aux acides et au scepticisme. Pour apprécier pleinement Easy rider, il convient d’oublier tout ce que vous avez toujours cru savoir à son sujet, sans même peut-être avoir osé demander à voir le film pour vérifier sur pièces. Or, sa réapparition aujourd’hui sur les écrans permet de constater avec quelle netteté s’impose l’évidence que le premier long métrage de Dennis Hopper possède une force de captation saisissante, et vaut sans conteste beaucoup mieux que le statut infiniment galvaudé de film culte d’une génération.


Toutefois, l’impact d’Easy rider dépasse celui d’une simple critique de mœurs ­ aussi nécessaire et saignante soit-elle ­ grâce à la furieuse liberté créatrice qui l’anime de part en part. A cet égard, le premier plan dans le film, après quelques minutes de chauffe, où l’on voit nos deux lascars cavalcader au soleil en direction d’un eldorado inaccessible, eh bien ce plan-ci exhale une impression de possibilité rarement ressentie à un pareil degré. C’est d’autant plus remarquable que le film n’a de cesse par la suite de repousser les limites du champ de cette possibilité mise à nu par ses prétendants.


Un chef d'œuvre hors du temps

Mil-Feux
6
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le 19 févr. 2016

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Mil Feux

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