Pour bien faire, il faudrait que je raconte par le détail le scénario de Ebola syndrome. Depuis la séquence introductive où Anthony Wong éructe, grimace, viole une femme, se fait tabasser et tue trois personnes sous les yeux d'une gamine, le tout en à peine cinq minutes. Jusqu'à la scène finale où la Police tente de maîtriser ce fou furieux dans les rues bondées de Hong Kong. Il faudrait raconter chaque scène. Montrer comment Herman Yau les filme joliment, comment il cadre un viol, un coït, une branlette. Expliquer comment son expérience de directeur de la photographie lui permet de rendre cinématographique un meurtre. C'est uniquement par le détail qu'il faudrait parler et critiquer Ebola syndrome. Mais cette évocation ne rendrait rien de ce que l'on ressent devant le film.
D'une certaine manière, le spectateur est peu à peu fasciné par l'esprit malsain que dissémine le film. On se demande jusqu'où ils vont aller. C'est cette fascination mêlée de dégoût qui fait la force de Ebola syndrome, nous renvoyant non pas à une peur enfantine du quotidien (comme se faire arracher les dents dans Old boy ou se perdre dans une forêt obscure), mais à la question première de notre conception du Mal et du Bien. Le film ne résout pas ce dilemme mais souligne, jusqu'à la nausée, que notre fascination pour le Mal et plus grande que notre propension au Bien.
janodo
8
Écrit par

Créée

le 12 déc. 2010

Critique lue 767 fois

3 j'aime

3 commentaires

Jean Dorel

Écrit par

Critique lue 767 fois

3
3

D'autres avis sur Ebola Syndrome

Ebola Syndrome
Zogarok
8

Monseigneur Ebola, le troll funeste

Dans le cinéma Hong-kongais, la catégorie 3 réunit les films dans lesquels tous les débordements sont permis. Cette classification correspond à l’interdiction aux moins de 16 ans en Occident. La...

le 21 mai 2014

11 j'aime

Ebola Syndrome
Boubakar
7

Un film pour toute la famille

Après avoir tué sa maitresse et son patron, un employé de restaurant hongkongais s'enfuit en Afrique du Sud, là aussi en tant que cuistot et payé au lance-pierres. Lors d'un voyage avec son nouveau...

le 12 juil. 2022

10 j'aime

Ebola Syndrome
Moizi
8

Bon appétit

Ouh... Il y a vraiment des tarés dans ce monde, autant The Untold Story pour ce que je m'en souviens faisait déjà assez fort, mais alors celui-là... Je peux me tromper, car mes souvenirs ne sont pas...

le 2 févr. 2016

10 j'aime

1

Du même critique

Man on the Moon
janodo
10

Critique de Man on the Moon par Jean Dorel

L'histoire d'un homme qui veut faire le bien autour de lui en ne faisant que des sales blagues. C'est une quête du bonheur qui ne pourra jamais aller jusqu'au bout puisqu'Andy Kaufman était incompris...

le 27 nov. 2010

20 j'aime

Outrage
janodo
6

Critique de Outrage par Jean Dorel

Dans un monde idéal, Takeshi Kitano aurait fait, encore une fois Hana Bi. Cela aurait satisfait beaucoup de gens. Le changement de ton depuis dix ans des films de Kitano a déçu presque tout le monde,...

le 26 nov. 2010

13 j'aime

7

Le Nouveau Stagiaire
janodo
5

Critique de Le Nouveau Stagiaire par Jean Dorel

Elle a bien grandi Anne Hathaway depuis Le Diable s'habille en Prada (dix ans déjà). Elle était la nouvelle assistante de la patronne tyrannique mais géniale. Maintenant, c'est elle le boss débordée...

le 12 oct. 2015

9 j'aime

1