Écrire pour exister par Missbale974

Écrire pour exister est tiré d’une histoire vraie celle d’Erin Gruwell, professeure américaine qui dans les années 90 a enseigné dans un lycée difficile de Long Beach. Les élèves de sa classe connaissaient une vie personnelle chaotique: alcool, drogue, guerre des gangs…etc. Grâce à sa détermination et sa passion pour l’enseignement, elle a permis à ses élèves de s’intéresser à l’école, de réussir et prendre leur avenir en main. Depuis, elle a créé sa propre fondation et milite pour une nouvelle forme d’éducation en proposant en autre des formations aux enseignants.

Ce film me fait penser au roman Precious car tous deux montrent à quel point lire, écrire permettent de s’affranchir d’un contexte social, économique, familial difficile. Écrire, lire pour savoir de quoi on parle, lire pour savoir et comme ici, savoir ce qu’est l’holocauste. Lire, écrire pour s’en sortir, pour mûrir et grandir. Écrire pour dire, pour dénoncer, pour se révolter, pour se sentir moins seul. Écrire pour ne pas oublier, écrire pour laisser une trace, un témoignage comme Anne Frank et son journal. Écrire pour rassembler, pour s’unir et s’entraider. Enfin, écrire pour exister.
A l’instar de Precious, Écrire pour exister est un film engagé et qui amène à se poser beaucoup de questions sur la façon d’enseigner, sur la manière dont les politiques ont abandonné certaines villes dites sensibles. Et aussi, le cynisme qui gangrène le monde de l’enseignement. Toutefois, je ne suis pas aussi radicale sur ce dernier point. Prenons l’exemple de l’adjointe du directeur de l’école, Mlle Campbell ( ex Mlle Dolores Ombrage d’ailleurs) qui a beaucoup d’expérience. Selon elle, les crapules ne sont que des crapules ainsi il ne faut surtout pas croire qu’ils sont capables d’autres choses. Cette dame est complétement désenchantée et aigrie par son métier et il y a de quoi même si je désapprouve son attitude. Lâchée par le gouvernement et par sa hiérarchie, elle a fait de son mieux c’est-à-dire s’occuper des élèves qui avaient envie de travailler. C’est peut-être injuste mais vous vous êtes déjà trouvée dans une classe face à des élèves? Une classe où peu s’intéressent à ce que vous dites et faites? Alors comment faire pour les intéresser alors que dehors c’est la jungle urbaine?

Ce que fait Erin est remarquable mais cela tient presque du miracle et cela nécessite beaucoup de sacrifices. Elle achetait les livres avec son argent, elle avait plusieurs autres métiers à côté, elle a changé les programmes. Est-ce vraiment possible quand on voit à quel point l’enseignement s’est dégradé, comment certains parents démissionnent complétement ? En fait, c’est toute la société qui abandonne et on se retrouve avec des jeunes sans repère, paumés , encouragés presque à reproduire ce qu’ils voient chez eux ou/ et dans la rue voir à la télé parce que justement on ne les croit pas capables de faire autre chose, de faire mieux.
Malgré tout, je pense que le parcours d’Erin et de ses élèves est porteur d’espoir. Je doute d’être aussi courageuse et déterminée qu’elle mais je pense que ce qu’elle a fait est possible par tous. Je pense aussi qu’Erin s’est posée les bonnes questions: pourquoi ses élèves ne s’intéressaient pas aux cours. Elle les a amenés aussi à leurs propres contradictions, préjugés. Elle s’est donnée à fond pour eux et pour elle-aussi. Enfin, Erin leur a permis d’avoir bien plus qu’un diplôme: une reconnaissance, une seconde chance. Avec eux et pour eux, elle a fait bougé les mentalités, leur a ouvert l’esprit et leur a fait voir la vie non plus comme un sursis mais comme un avenir synonyme de liberté, de promesses et de possibilités.