Ed : « Qu’est-ce que tu prends ? »
Béla : « Du formol, Eddie. »
Ed : « Avec ou sans glace ? »


Ed Wood est une comédie dramatique réalisée par Tim Burton et sortie en 1994. Il ne s’agit ni plus ni moins d’une biographie de la vie d’Edgard Wood Junior, qualifié de « pire réalisateur de tous les temps ». Son œuvre la plus connue reste « Plan 9 from outer space », avec l’emblématique acteur Béla Lugosi, rendu célèbre pour son interprétation de Dracula dans le film éponyme de Ted Browning en 1931, en pleine émergence de l’horreur gothique. En réalité, Lugosi décéda avant le tournage et Wood incrusta des scènes isolées de l’acteur dans son film, d’ailleurs remplacé par le médecin de sa femme cachant son visage par la suite.


Le film débute sur une courte présentation imitant les introductions des films de Wood par le présentateur de Télévision et médium Criswell qui a également joué dans ses films, ici interprété par Jeffrey Jones. Johnny Depp incarne à merveille Wood. Sa carrière débute lorsqu’il décide de percer dans le cinéma en adaptant une idée du producteur de séries B et Z Georgie Weiss, plus précisément d’écrire un scénario de film sur l’histoire de Christine Jorgensen, première personne à avoir subi un changement de sexe. Se sentant apte à le réaliser car, comme l’a avoué Wood ; il aimait porter des vêtements de femme sous son uniforme de soldat et lors de certaines occasions. Il met donc le projet en chantier avec la participation de l’acteur Béla Lugosi, avec qui il s’est lié d’amitié. Sauf que contre toute attente de sa part, son premier film intitulé « Glen or Glenda ? » sorti en 1953, est un échec commercial et critique.
Pourtant, Wood ne se décourage pas et continuera à tourner d’autres films avec des personnalités du petit écran des années 50 : Vampira, le catcheur Tor Jonhson, le médium Criswell etc...


Pour en revenir au film de Burton, c’est un très bel hommage au réalisateur Ed Wood. Il s’agit là d’une des œuvres les plus personnelles de Burton car si la relation entre Wood (Johnny Depp) et Lugosi (Martin Landau) est forte, elle peut se traduire en réalité par la relation qu’a eue Burton avec l’acteur Vincent Price, mort après le tournage de son film « Edward aux mains d’argent », datant de 1990 toujours avec Johnny Depp dans le rôle principal. Le film diffuse un beau message, celui de persister quoi qu’il arrive et de poursuivre ses rêves comme l’explique par exemple cette réplique : « Ed, il faut se battre pour imposer ses visions. A quoi bon consacrer sa vie à réaliser les rêves des autres ? ».
Le film est joli visuellement, réalisé en noir et blanc (Burton a du se battre d’ailleurs pour imposer ce parti pris), la bande son superbe et l’interprétation des personnages magistrale ! Le tout est crédible, même si il semble difficile de croire en réalité que Wood ait pu rencontrer Béla Lugosi ou Orson Welles par hasard ou sur un coup de tête. Ed Wood n’est probablement pas le pire réalisateur de tous les temps comme l’indique son statut car contrairement à une flopée de réalisateurs, Wood avait de la passion, de la sensibilité envers le septième art. Il semblait avoir tout compris de ses enjeux, de son public et de son message. Le film se termine là ou la carrière de Wood s’est à peu près terminée. Ici, l’espoir et la probabilité d’une carrière fulgurante sont mis en évidence. Cependant, la réalité est toute autre. Wood est tombé dans l’alcoolisme et en est mort en 1978. Malheureusement, c’est le sort qui sera réservé à bon nombre de personnalités du cinéma. Le film s’arrête là ou il doit s’arrêter, et se conclut sur de courts intertitres indiquant ce que sont devenus les acteurs de ses films.


En conclusion, Ed Wood est un hommage touchant, qui malheureusement a été un échec commercial malgré sa vaste distribution (Johnny Depp, Sarah Jessica Parker, Bill Murray, Patricia Arquette, etc.… ). Soit. Cette critique aurait très bien pu se résumer par : « Regardez-le, c’est un chef d’œuvre ! »


Choix du film


. J’ai choisi ce film parce qu’il exploite parfaitement la vision d’un réalisateur. Ici, ce n’est pas le biopic consacré à n’importe quel réalisateur mais à celui qui détient le statut de « pire réalisateur de tous les temps ». Le film touche en même temps au drame et à la comédie. Le film touche également à plusieurs personnalités comme Béla Lugosi, acteur ayant interprété « Dracula » en pleine émergence de l’horreur gothique. Le reste de mes pensées demeurent bien évidemment dans la critique.

QuentinDubois
9
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le 10 avr. 2016

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Quentin Dubois

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