Le jour de la marotte (Jeu de mots)
Alors si on disait cette année que Tom Cruise était un connard qui allait faire partie de l'invasion de la France pour combattre une force d'invasion extra terrestre. Il y a des exo-squelettes, des aliens bizarres et un pitch qui permet à Tom le gros nez de revenir un jour dans le passé après être mouru. On pioche de ci de là dans la franchise "Warhammer 40 000", dans "Starship troopers" ou encore "The longest day", mais les scénaristes se sont surtout amusé à faire mourir l'homme aux dents refaites, avec pas mal de jubilation.
Tom Cruise c'est le gars qui a bien compris qu'à son age, les films de science fiction classiques ne vont plus rien lui apporter. Lui ce qu'il cherche, visiblement en tout cas, c'est utiliser ce genre pour apporter une réflexion (hollywoodienne tout du moins) sur des thèmes précis. Le déterminisme dans "Oblivion" et l'existentialisme dans celui ci. Et même si on pense à "Groundhog day", on s'aperçoit que pas mal d'éléments sont bien distincts. Car si le film de Harold Ramis faisait de la répétition de la journée comme un moyen pour "améliorer" le personnage de Bill Murray, ici la répétition ne sert que la folie du propos : tout recommencer encore et encore, jusque dans les moindres détails pour voir si un petit élément peut changer le tout. Einstein disait que la folie était le fait de recommencer encore et encore la même expérience en espérant que le résultat change. Le personnage essaie de pas glisser dans une fuite de la réalité en changeant encore et encore des éléments de sa progression pour voir où cela peut le mener. On se retrouve dans la peau du joueur de jeu vidéo où la mort stupide devient élément comique, tragique ou juste retardateur.
A la moitié du film, on commence à se demander quel est l'enjeu de toute cette histoire. Parce qu'avoir un personnage qui ne peut pas mourir pose un sérieux problème d'empathie et de sentiment de danger. Sauf qu'en même temps, il s'agit de Tom Cruise... le voir crever en plein milieu du film n'est pas très probable. Alors quoi ? Et bien on est surtout intrigué par les changements de rythmes, d'orientation de la narration, on prend conscience que le film joue sur les embranchements, la direction dans laquelle aller pour trouver une solution à tous les problèmes qu'il rencontre. Et c'est sans doute ici le que "Edge of tomorrow" est véritablement inovant. Dans sa gestion du scénario car même si tout est écrit, l'agencement des évènements dépend surtout de la voie choisie par le personnage / joueur.
Et puis arrivé le troisième tiers, la donne évolue et on retourne dans les poncifs du films d'action trop classique. Le père Cruise devrait apprendre à se libérer de ce genre de situations, se limiter à la réflexion dans le film de science fiction, sans chercher à mettre de l'action égotique entre deux réflexions intéressantes. On sent en tout cas qu'entre "Oblivion" et ça, on est très éloigné de ce qu'on pouvait avoir sur les écrans il y a une dizaine d'années, et ça fait plaisir.