Edmond par Charles Dubois

On sent bien derrière la réalisation peu inspirée (toute angles larges, et steadycam constants et souvent injustifiés, qui tentent parfois vainement de donner un rythme frénétique au récit) le metteur en scène de théâtre, et non le cinéaste, donnant néanmoins à voir avec un certain délice les dessous d'une pièce de théâtre de la fin du XIXème siècle, tout en maniant (avec plus ou moins de talent) le mélange de tons modernes et anciens.
Le film d'Alexis Michalik amuse parfois, divertit et horripile également par effets théâtraux et surjeux d'une bonne partie de ce riche et inégal casting.
Hommage appliqué, film sympathique par sa relecture humoristique et romancée du passé, Edmond n'atteint finalement l'émotion réelle et le vrai et beau cinéma que lorsqu'il prend le risque de de quitter les planches et décors pour s'aventurer en extérieur, lors de sa superbe (et trop courte) mise en scène du final de Cyrano de Bergerac.
Le film a donc au moins le mérite, par ses faiblesses, de souligner que ce sont tout compte fait bien les vers sublimes de Rostand et la déchirante histoire de ce héros magnifique qui demeurent indépassables, les seuls parvenant à nous toucher en plein cœur.