Dans la lignée du Molière avec Romain Duris, voilà un autre film qui romance les affres de la création d'un génie des lettres françaises, avec tout autant d'abattage et un humour un peu plus potache. Mais l'intrigue est suffisamment enlevée pour qu'on lui pardonne ses quelques facilités. De jolies trouvailles mêlent l’œuvre à la vie de fiction et proposent une lecture à double fond de la période pendant laquelle s'est écrit et monté Cyrano. On croise dans la vie du jeune Edmond, auteur un peu dépassé par les événements mais rattrapé par son talent, des personnages truculents, cabotins, brossés à grands traits, qui donnent à l'intrigue une belle vitalité. Et les comédiens n'y sont pas pour rien, de Clémentine Célarié qui campe une Sarah Bernhardt cataclysmique, à Olivier Gourmet en acteur un peu fat mais fin bretteur. A mon sens, le moins adéquat est précisément le personnage principal, mais après, c'est juste question d'appréciation. Au final, une jolie balade à la fin du XIXème siècle parisien, qui fait ses choux gras des clichés sur l'époque avec bonne humeur et esprit, et ça, c'est toujours un bon point. La première partie est peut-être un peu trop frénétique et les imprévus qui surgissent sur scène dans la dernière un peu trop gros et vitement réglés, mais bon, au final, il faut bien avouer qu'on passe un excellent moment au pays des Lettres.
6